Publié dans Editorial

Quid d’une volonté politique

Publié le jeudi, 19 décembre 2024

En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.
Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.
Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?
D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie. A cent jours de sa nomination, Gaby Nestor Razakamanantsoa, le nouveau directeur général du BIANCO tente de positiver la situation. Le patron de la Piscine Ambohibao ne cache pas sa fierté de pavoiser du haut son « butin » en 100 jours. En effet, le BIANCO a saisi durant les cent premiers jours d’entrée en fonction du nouveau DG des objets de valeur d’un montant de 3 milliards d’ariary sur les 7,6 milliards d’ariary saisis en 2024. Eh oui, il y a de quoi à être fier !
Mais, n’en déplaise à Monsieur le DG Gaby Nestor Razakamanantsoa, à quoi représente cette somme au montant des objets de valeur insaisissables ou des liquidités détournés grâce à la magie de la Dame corruption dans le pays. Les gros bonnets qui tiennent de main de fer le réseau de corruption sont, jusque-là, non inquiétés. Ils sont là dans le pays sinon se coulent des jours heureux sous d’autres cieux car on les avait laissés disparaitre en dehors du territoire. D’autres analystes ou observateurs n’hésitent pas de cracher en face que le BIANCO cafouille. Qu’il peine à convaincre de son efficacité !
A l’Assemblée nationale, la commission spéciale d’accusation, du moins de l’ancienne mandature, n’arrive à s’en débarrasser de sa paralysie. Les anciens hauts dirigeants du pays visés par des allégations de détournements des biens sociaux, de la finance publique et toute sorte de délinquance « haut de gamme » et qui doivent être jugés par la Haute Cour de Justice (HCJ) circulent à l’air libre. En cause, la commission spéciale de l’AN tergiversait à acter les accusations. Et par la force des choses, on hésite à espérer que la nouvelle commission dirigée par le député élu de Morondava, Haja Resampa du MAPAR fasse le nécessaire. On verra !
Sans vouloir minimiser les blocages des avantages statutaires jouis par certains Corps des grands commis de l’Etat et des parlementaires, la lutte pour éradiquer la corruption à Madagasikara devra réussir à surmonter les obstacles, à relever les défis et à déjouer les enjeux politiques, notamment, qui entourent cette bataille. Une lutte complexe !
N’empêche que le plus important à relever consiste à faire valoir une réelle volonté politique. Une volonté indiscutable et inaltérable capable d’affronter toutes les attaques aussi subtiles soient-elles de l’ennemi, la corruption.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Une SADC résiliente
    En marge de la 45ème édition du Sommet de la SADC à Madagasikara, du 3 au 18 août, le train entrant dans le cadre de cet évènement majeur démarre avec l’ouverture de la 8ème édition de la SIW, « Semaine de l’industrialisation de la SADC », hier 28 juillet jusqu’au 1er août. Cinq cents participants issus de 24 pays de l’Afrique australe, membres de la SADC, se réunissent à Antananarivo, dans un splendide cadre de Novotel Convention & Spa. SIW entend dynamiser l’élan de l’industrialisation de l’Afrique australe. Le thème choisi « Promouvoir l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente » traduit concrètement les objectifs. Madagasikara, pays hôte, à travers cette Semaine met les bouchées doubles. Les tenants du régime misent sur une opportunité sans précédent pour booster ce secteur, l’industrie, en pleine mutation.

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