Juste un bref rappel. La localité d’Andekaleka, Commune rurale de Lohariandava, District de Brickaville, Région Atsinanana, fut un bled inconnu et paisible jusqu’au moment où le projet de la construction d’un grand barrage sur la rivière Vohitra financé par les Canadiens (SCANCA) à hauteur de 40 millions de dollars au début des années 80 sous le régime socialiste du feu Amiral Didier Ratsiraka apparut. Une grande fierté de la République Démocratique de Madagasikara (RDM) du fait que ce fut, à l’époque, un des plus grands financements en Afrique. La construction de la centrale hydroélectrique fut confiée aux ingénieurs canadiens en tandem avec les ingénieurs malagasy de la JIRAMA. Les ressources obtenues serviront à alimenter le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) jusqu’à Antsirabe et le réseau Ouest. En vingt ans, la Capitale et les régions concernées furent servies à … satiété d’électricité. Mais, à partir des années 2000, victime de vieillesse et de faiblesse d’étiage qui s’aggrave d’année en année, le barrage n’arrive plus à fonctionner plein régime. D’où, l’apparition des délestages et autres ennuis. Présentement, en raison du retard « flagrant » de la tombée de la pluie, le flux de la rivière Vohitra se dessèche inexorablement, les techniciens de la JIRAMA annoncent le retour inévitable des délestages. Et bonjour la galère !
Le choix d’Andekaleka coule de source. La solution durable pour le site du barrage consiste à le re-couvrir de forêt. Le besoin de reboiser la Grande île s’inscrit dans une priorité vitale.
Et si on repense à nos actes de reboisement effectués jusqu’à l’heure. D’entrée, il faudrait nécessairement envisager de « reboiser autrement » ! Abstraction faite de ressasser les données statistiques ahurissantes sinon alarmantes voire alarmistes, la couverture forestière du pays se dégarnit au fil des années. Une réalité vécue et constatée ! Alors que chaque année, on effectue des reboisements et ce en grandes pompes !
Le jeune patron du ministère de l’Environnement, Max Andonirina Fontaine de rappeler que « le reboisement n’est pas une simple activité de tourisme ni une excursion ni une banale randonnée ». Il faut s’assurer que les jeunes plants poussent réellement. C’est un acte citoyen de grande envergure. Que chaque département veille durant toute l’année que le reboisement effectué a porté son fruit. Que les arbres poussent. Les prises de photos traditionnelles doivent être réservées aux jeunes arbres qui poussent ! Si tel est le cas, il n’y aura pas de gaspillage de l’argent du peuple. Et la forêt re-couvrira les sols nus du pays.
Il est grand temps que l’on revisite nos approches. Une nouvelle approche s’impose !
Ndrianaivo