Publié dans Editorial

Un patrimoine en fumée !

Publié le mercredi, 23 juillet 2025

Le feu ne badine pas. L’emblématique marché d’Antsirabe a été la cible d’un terrible incendie le lundi 20 juillet. La puissance destructrice du feu a été telle que cette historique place du marché de la capitale du Vakinankaratra fut détruite à 90%.

Le grand « Tsena an’ Asabotsy » incarne la dynamique de la production agricole, légumes et fruits, de la région. C’est la plus grande région productrice agricole de Madagasikara. Les sols volcaniques fertiles dont dispose cette partie de la Région du Vakinankaratra constituent une opportunité pour les paysans agricoles. Le géant marché hebdomadaire d’Antsirabe témoigne de la vitalité agricole de la région. On ne peut pas imaginer l’existence de cette célèbre ville sans avoir en esprit l’incontournable « Tsena an’Asabotsy ». C’est le centre de gravité économique agricole du pays Vakinankaratra.

La célébrité de la belle ville d’Antsirabe est indissociable à deux attractions majeures : les sources thermales et le grand marché de Sabotsy. Les sources thermales, en raison de leur vertu thérapeutique attirent. Antsirabe fut et reste un lieu de « pèlerinage » national pour ceux ou celles qui ont besoin d’une cure grâce à l’eau naturelle chaude. Très utile pour les traitements nécessitant une cure d’eau thermale, la fameuse « Rano visy ». Ce n’est pas pour rien qu’on aime appeler la ville d’Antsirabe « la Ville d’Eau ». Les premiers missionnaires norvégiens qui débarquèrent au XIX ème siècle dans cette charmante région  ont été immédiatement séduits par le climat tempéré et même froid et également de ses sources thermales. Ils ont décidé de s’y installer. La seconde attraction qui n’est pas des moindres c’est le grand marché de Sabotsy. De par sa taille, il n’a rien à envier aux grands marchés hebdomadaires de Madagasikara, sauf l’ancien grand marché à ciel ouvert du Zoma. En tout cas, c’est le plus grand marché de légumes (carottes, pommes de terre, …) et de fruits (pommes) de la Grande île. C’est pratiquement impossible de séjourner, même pour quelques jours, sans passer visiter l’emblème économique d’Antsirabe. Les guides touristiques ne manquent pas de faire un détour au « Tsena an’Asabotsy » pour faire voir par les touristes ce lieu historique. Nous-mêmes quand on était de jeunes collégiens du charismatique « Kolejy loterana Antsirabe », 1964-65, ce fut un grand plaisir d’aller voir ce marché surtout pendant la période faste des pommes et des légumes. C’est une partie de plaisir pour les jeunes ne serait-ce que pour des rencontres …

Selon le bilan provisoire, immédiatement après le sinistre, on n’a pas déploré de victimes humaines. Mais, les dégâts matériels, sans conteste, se chiffrent à des milliards d’ariary. Et surtout, la valeur morale et historique qui ont subi des dégâts importants et irréversibles. C’est tout un symbole et un patrimoine qui est réduit en cendres.

On ne peut ne pas pointer du doigt l’anarchie, le laxisme ou la gabegie derrière ce drame. Un grand marché de la taille du « Tsena an’Asabotsy » doit être obligatoirement doté des dispositifs de sécurité notamment en cas d’incendie. C’est impensable de concevoir qu’on n’a pas pu sauver cet historique site ! La grande ville d’Antsirabe n’est-elle pas capable de se protéger contre les sinistres du genre incendie ? Dommage !

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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