Publié dans Editorial

Des gesticulations ?

Publié le jeudi, 22 août 2019

« Grands rapports des responsables de commandement » au sein de la Gendarmerie nationale au Toby Ratsimandrava (Andrefan’Ambohijanahary). « Concertation des grands responsables de la Police nationale » au Centre de conférence international (CCI) à Ivato. De grandes déclarations sinon d’intentions des premiers responsables de la défense et de la sécurité, par ici. De sévères mesures de prévention (Lettre d’engagement) ou de correction sinon de punition, par là. Au final, pas de résultats concrets. Le pays se trouve en proie à une insécurité barbare. La recrudescence des actes de banditisme, des rapts et  des meurtres parfois gratuits ne fléchit point. Au contraire, elle augmente en intensité et crée une psychose généralisée. Et « cerise sur le gâteau », la corruption atteint les proportions inimaginables. Une atmosphère invivable qui a provoqué, justement et légitimement, l’ire du chef de l’administration et premier responsable de la sécurité du pays, le Premier ministre et chef du Gouvernement Ntsay Christian Louis. Quand un homme de son genre, modéré ou posé, tape sur la table, il y a de quoi à faire réfléchir plus d’une fois !  Selon le récent rapport de l’International Transparency (IT), la Gendarmerie nationale occupe le premier rang des services  publics en termes de corruption. En dépit des mesures strictes prises par le haut commandement, le phénomène perdure et se durcit même. Malgré les mises en garde du premier responsable de la Gendarmerie, le SEG, le Général de Division Ravalomanana Richard, la bataille a encore un long chemin à  parcourir. Tout récemment, deux gendarmes en flagrant délit de corruption (photos à l’appui) ont été écroués. Auparavant, des éléments des bérets noirs furent de mèche avec les bandits ou des dahalo. A Tsaratanàna, un responsable de la Brigade « collaborait » avec les kidnappeurs et ils se partageaient les butins. Les exemples sont malheureusement nombreux. Le vol des bœufs dans le Sud devient de plus en plus incontrôlable du fait de la collusion des éléments des Forces de l’ordre avec les dahalo. Soit par une participation directe. Soit par la location des armes de … guerre, etc. Au sein de la Police nationale, le tableau n’est non plus assez luisant ! Des scandales à répétition  noircissent  l’image de marque de ce service public. A rappeler qu’à la différence des militaires (bérets rouges) et les gendarmes (bérets noirs), la Police fait partie de l’administration générale. Les policiers sont des fonctionnaires en … armes. On reproche aussi aux agents de la Police des faits de corruption et aux conduites d’indiscipline. Les divers hauts responsables de la Police à commencer par le ministre de la Sécurité ont beau faire des rappels à l’ordre mais le mal persiste. Une situation critique qui a poussé les principaux chefs de département à organiser une « concertation des grands responsables pour la mise en œuvre du contrat de performance » à laquelle le chef de Gouvernement Ntsay Christian a honoré de sa présence. A la surprise générale des participants, le PM n’était pas allé sur quatre chemins pour dénoncer sévèrement la gabegie qui règne au sein de la Police nationale.
En somme, on est tenté d’en déduire que les différentes mesures prises ou à prendre ne sont que des gesticulations destinées à calmer l’opinion ou à amuser la galerie.

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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