Publié dans Editorial

Quelle chance !

Publié le jeudi, 19 septembre 2019

Coup de théâtre ! Ravalomanana Marc n’est pas candidat. Finalement, il décline l’offre des caciques du parti (TIM) et celle du RMDM (plate-forme de l’opposition) qui voulaient le propulser au starting-block à l’élection communale à Antananarivo prévue ce 27 novembre 2019. Le suspens aura duré jusqu’à la dernière minute, au son de cloche de la clôture. En fait, Ravalomanana mit à sa place un jeune de trente-trois ans, Ny Riana Tahiry Randriamasinoro, administrateur civil de son état et secrétaire général de la mairie en cours. Un illustre totalement inconnu du bataillon ! Apparemment, Ravalo a omis de consulter l’état-major du parti, entre autres les députés. Il les a mis devant le fait accompli.

 

Stratégie ou tactique électorale ou encore difficulté de dénicher le ou la candidate providentielle, les grands partis ont attendu le tout dernier moment pour dévoiler l’identité de leur « cheval de bataille ». On mise sur l’effet de surprise afin de tétaniser l’adversaire. Ainsi donc, Ravalomanana Marc aligne au starting-block un jeunot, un tout-jeune et … naïf ! Un « soavaly vaon’ny Mahamasina ». Quelle chance aurait-il ce jeune SG de Lalao Ravalomanana dans la course qui l’opposera à une grosse pointure de la taille d’un Naina Andriantsitohaina, un « cheval pur-sang » avec  l’artillerie lourde de l’IRD. Fausse modestie mise à part, il faut reconnaitre que Naina fait figure de favori à cette course à l’Hôtel de ville d’Analakely. Ny Riana Randriamasinoro aura fort à se défaire d’au moins trois lourds handicaps.

Trop jeune et sans expériences en matière de gestion technico-politique surtout pour une grande Commune comme celle de la Capitale, le candidat du TIM butera à des situations complexes et à des défis trop au-dessus de ses capacités. Certes, Randriamasinoro a le même âge que Rajoelina quand ce dernier s’était porté candidat à Antananarivo en 2007. Seulement voilà, le candidat TGV avait déjà derrière lui un bagage non négligeable notamment en sa qualité de chef d’entreprise ayant connu des difficultés qu’il avait dû surmonter en cours de route. A rappeler qu’il n’avait même pas vingt ans quand il avait monté sa première entreprise. Toute la différence est là !

Le candidat télescopé par Ravalo aura du plomb sous les ailes pour contourner le refus ou l’indifférence des ténors du parti, en particulier les députés. Mis à l’écart dans la prise de décision, les parlementaires du TIM dénoncent le jeu en solo de Ravalo. En fait, ils boudent et refusent carrément d’accorder à Ny Riana Randriamasinoro leur soutien. C’est un handicap plus que majeur !   

Le troisième des handicaps qui n’est pas des moindres et qui sera fatal au jeune candidat TIM réside sur les échecs incontestables de Mme le maire, sa patronne, dans la gestion de la ville. Etant le secrétaire général, le personnage n° 2 de la mairie, Randriamasinoro ne pourra pas se disculper du ratage criant. Sa responsabilité ne fait pas l’ombre d’un doute. En somme, saletés,  bouchons,  commerçants informels qui font la loi dans la Capitale et qui déclenchent les mécontentements des habitants ne joueront pas en sa faveur.

En tenant compte de ces éléments fâcheux, la chance de réussite du candidat imposé par Ravalo pour le scrutin du 27 novembre prochain, au grand dam de ses partisans, relève de l’utopie.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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