Publié dans Editorial

Nuisible héritage

Publié le mardi, 15 octobre 2019

JIRAMA continue de sévir. Les menaces de délestage planent toujours et assènent aux moindres couacs. Et à la fin du mois, à titre de compensation, on vous présente une facture … salée. Quelles que soient les explications ou excuses avancées, par réseaux sociaux ou communiqués interposés, les usagers souffrent et continuent d'en pâtir. Pire, ce n'est pas encore pour demain la veille de la délivrance. Et on est bord d'une explosion.

 

La Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA) au même titre que la Société nationale de transport, la Air Madagascar et toutes les Compagnies et Sociétés privées nationalisées, du moins la grande majorité, par le régime socialiste de Didier Ratsiraka périclitent les unes après les autres. Les banques avaient eu une chance par le fait que les anciens propriétaires avaient pu les récupérer. Par des efforts intenses et soutenus, les nouveaux acquéreurs plutôt les anciens proprios parviennent à les redresser. Ces rescapées de cette nationalisation à outrance existent encore et fonctionnent à merveille et manifestent même une seconde jeunesse. Le reste notamment JIRAMA et Air Mad, jalousement gardées par le régime délétère de Ratsiraka, végètent dans la boue.

Pourtant, la JIRAMA et Air Mad jouissaient de la fierté nationale. Des fleurons de l'économie du pays. Pour le cas de la Jiro sy Rano Malagasy spécialement, jusqu'en 1975, son ancêtre la compagnie des Eaux et Electricité de Madagascar (EEM) fit partie des Sociétés-clé de la Grande île au même rang que les banques (BNCI-OI, BAMES, BFC), etc. Le terme « délestage » fut inconnu sinon barbare à l'époque de l'EEM. Les usagers, ménages et unités de production confondus, vaquèrent sans souci à leurs activités respectives quotidiennes.

Durant le régime de la dictature rouge de l'Amiral Didier Ratsiraka, les Sociétés étatisées, en particulier la JIRAMA, tenaient au moins deux rôles majeurs : « boîtes » à caser les camarades et « vaches à lait » des tenants du pouvoir. A la chute de l'AREMA, Didier Ratsiraka légua en héritage aux générations futures des Sociétés ou entreprises « usées » ou « fatiguées » voire « exsangues » et ce sans parler ni insister sur la gestion catastrophique dont furent victimes ces unités de production. Au final, un héritage empoisonné voire nuisible.

La JIRAMA, de mal en pis, continue son parcours et fait galérer ses abonnés. Et nous y sommes ! A titre de rappel, le régime HVM de Rajaonarimampianina n'a pas survécu. Pour cause, les tenants des manettes au pouvoir, aux cravates bleues, ne parvinrent pas du tout à surmonter les difficultés de la Société nationale et créèrent des ennuis intenables à l'endroit des usagers. Le Chef de l'Etat, de l'époque, Rajaonarimampianina, échoua complètement des promesses qu'il n'avait pas pu tenir.

Les nouveaux maîtres du pays sous le signe de l'IEM, se gardant à des promesses mirobolantes, font des pieds et des mains pour venir à bout de ce nœud gordien. Mais apparemment, le nuisible héritage de la Deuxième République semble faire de la résistance. Les coupures persistent au grand dam des abonnés. A la moindre flotte, c'est le black-out total, ni courant électrique ni goutte d'eau !

Le Chef de l'Etat Rajoelina Andry, en homme de parole, réussira à relever le défi. Il appartient également aux nouveaux dirigeants de la JIRAMA de faire preuve de compétence.

Ndrianaivo

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Coopération régionale - Des vétérinaires malgaches au cœur d’un débat à Maurice
  • Perquisitions - MSA et Golf du Rova Andakana passés au peigne fin
  • Actu-brèves
  • Reconstruction - Antananarivo, la reprise s’annonce inégale selon les secteurs
  • Assemblée nationale - Quid de la réintégration des députés anciennement ministres ?
  • Place du 13 Mai - Volte-face des conseillers municipaux de la Capitale
  • Refondation de la République - Herintsalama Rajaonarivelo à la Primature
  • Ordre des Journalistes de Madagascar - Un comité neutre pour assurer la transition
  • Actu-brèves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Attendre et voir !
    La passation de service entre le Premier ministre sortant et le Premier ministre entrant étant actée, l’opinion attend pour voir la suite des évènements. Le passage de flambeau entre le Général de division Fortunat Dimbisoa Zafisambo Ruffin, le désormais ancien chef de Gouvernement et Herintsalama Rajaonarivelo, le nouveau maître des céans du Palais de Mahazoarivo s’est effectué dans une ambiance cordiale. Tous les yeux se dirigent désormais vers Mahazoarivo pour attendre et voir la nomination des nouveaux membres du Gouvernement. On saura incessamment selon les dires du tout nouveau Premier ministre et chef de gouvernement, les noms de la nouvelle équipe. A l’issue de la passation de service, le PM Herintsalama Rajaonarivelo prie l’opinion de lui donner le temps nécessaire pour mettre sur pied le Gouvernement et de faire ses preuves. Le temps il n’en aura pas assez ! Des urgences nationales pressent et exigent la présence des nouveaux titulaires…

A bout portant

AutoDiff