Publié dans Editorial

Des montages sur scène

Publié le jeudi, 19 décembre 2019

Ankatso s’agite ! Ambohipo s’embrase ! Vontovorona s’enflamme ! Des usagers de la JIRAMA s’insurgent ! Bref, le pays serait-il en crise ? Existe-t-il réellement de vives tensions ? Sinon, quelques « têtes pensantes » maniganceraient-elles quelque part des troubles ?  Et cela dans un but diabolique de faire coller à Madagasikara cette image d’un « pays à problèmes », infréquentable et à terme ferait fuir les investisseurs ou tout au moins découragerait les partenaires à  accompagner la Grande Ile dans ses efforts de redressement. A la rigueur, on veut véhiculer le message selon lequel Madagasikara vit les mêmes tensions que connaissent certains pays. Entre autres, l’Algérie où les jeunes rejettent le « système Bouteflika » et contestent l’élection présidentielle remportée par Abdelmadjid Tebboune, un ancien proche du Président déchu. Les Algériens ne décolèrent pas et battent les pavés d’Alger ou dans d’autres grandes villes du pays. Au Liban, malgré la démission du Premier ministre Saad Hariri, on continue de descendre dans la rue. On s’en prend à la classe politique autour du Général Aoun. De même en Irak, le départ forcé du chef de Gouvernement n’a pas suffi à calmer les tensions. On fustige le régime englué dans des affaires de corruption tout en dénonçant la mainmise de l’Iran sur la gestion des affaires irakiennes. En France, la tension ne faiblit point en créant de vrais ennuis au système macronien. La grève des syndicats et des simples salariés, agents de l’Etat ou du secteur privé confondus, contre la réforme de la retraite voulue ou …imposée par Edouard Philippe gagne en intensité. Et les festivités de fin d’année risquent d’être gâchées. Disons sans ambages que tous ces problèmes tant décriés par les manifestants existent réellement dans ces pays susmentionnés.

Pour ce qui est de Madagasikara, qu’en est-il exactement ? Pour le peu qu’on scrute de près, on clame dans la plupart des cas  des faux-problèmes. Les vrais problèmes du pays se résument en quelques termes : la pauvreté, l’insécurité, la corruption, l’impunité, l’indiscipline, … Des « ennemis » qu’il faut combattre sans pitié et pour toujours. Les nouveaux tenants du pouvoir issus de récentes  élections sont déterminés plus que jamais à mener  une bataille farouche et sans état d’âme pour les éradiquer, les neutraliser de leurs capacités de nuisance jusqu’à leurs dernières tanières.   
Seulement, on est à peine à un an de l’anniversaire de la prise de pouvoir du régime IEM. Rajoelina et son équipe n’ont pas ménagé leurs efforts pour jeter les bases de lutte en vue de sauver le pays. Et voilà que les détracteurs sèment la pagaille en montant de toutes pièces des mobiles pour attiser la tension.

On peut partager volontiers l’avis de Mme Perrine Louart, chef de la délégation régionale du Comité international de la croix- rouge (CICR), à son départ quand elle a déclaré que « les contestations reflètent le jeu normal de la démocratie ». Oui mais, il faut faire la part des choses  car à force de cogner, l’arbre finit par s’ébranler ! Certes, on ne peut ignorer certaines maladresses de quelques hauts responsables dont des membres du Gouvernement auxquels les deux têtes de l’Exécutif sont appelées à prendre les mesures qui s’imposent.
Dans l’ensemble, on a affaire à des montages sur scène. 
Ndrianaivo

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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