174 sans-abris dont des femmes enceintes, enfants et personnes âgées errant à Analakely et ses environs sont désormais logés au centre social créé par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), situé à Anosizato, jusqu’à la fin du confinement. Dans les prochains jours, ce nombre devrait augmenter puisqu’il y a encore des SDF qui trainent dans les rues de la Capitale. Vu l’environnement dans lequel ils vivent et la malnutrition, leur système immunitaire est très fragile. Outre la distribution des nourritures, ils sont pris en charge par la CUA et le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme. Afin de couvrir les besoins de ces personnes, la Mairie de la Capitale lance un appel aux dons venant des particuliers ou entreprises dont la réception se tient tous les matins de 8 à 12h à l’hôtel de ville, Analakely.
Depuis mardi dernier, une enquête sociale a été menée par ledit ministère afin de connaître les familles de ces sans-abris, leurs villes natales, ainsi que les motifs qui les poussent à dormir dans les rues et les tunnels.
Non seulement, cette mesure a été prise afin de limiter la circulation de ces gens durant le jour et la nuit, dans le cadre de la propagation du coronavirus, mais aussi de les rassembler afin de leur donner une nouvelle chance dans la vie. En effet, ils bénéficieront d’une protection sociale et de formation professionnelle. Outre Antananarivo, toutes les autres Régions sont également concernées par cette action.
Anatra R.
Des mesures d’urgence pour soutenir les entreprises. La crise sanitaire touche principalement le secteur du tourisme et les entreprises franches. Les opérateurs dans ces domaines sont actuellement contraints de recourir au chômage technique de leurs employés. Suite à une rencontre avec le secteur privé, le Gouvernement a pris plusieurs mesures économiques et fiscales, mardi dernier. Comme il a été convenu lors de cette réunion, le paiement des charges sociales sera suspendu. La société peut recourir au délai de paiement à l’amiable, notamment le règlement de la cotisation de sécurité sociale due pour le premier et le deuxième trimestre de cette année.
Il faut savoir que des obligations sociales s’imposent à l’employeur dès l’embauche d’un employé. Il s’agit de son affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) et aux services médicaux inter-entreprises afin de couvrir la maladie ou la maternité des employés. Par ailleurs, les salariés bénéficient d’une indemnité mensuelle dans le cadre du plan social d’urgence Sociale instauré, tel qu’a été annoncé par le Président de la République. A noter que ces décisions ont été prises pour permettre aux entreprises de mieux organiser leur trésorerie. Etant donné qu’il faut valoriser la monnaie nationale malgré le contexte économique, le ministre de l’Economie et des Finances, Richard Randriamandrato lève les pénalités pour ceux qui rapatrient leurs devises à 80 %.
Outre le report du paiement des impôts, le ministre de tutelle a également annoncé d’autres dispositions fiscales. Le Fisc réduit et exonère les dépenses sociales complémentaires engagées dans la lutte contre le coronavirus. Par ailleurs, l’institution lève tous les contrôles fiscaux pour les entreprises qui font des efforts afin de poursuivre leurs activités, et cela en dépit des difficultés que nous rencontrons aujourd’hui.
Solange Heriniaina
Les personnes testées positives au coronavirus ne sont pas seules dans ce combat. C’est le message que la Première dame a véhiculé au cours d’une action humanitaire organisée, avant-hier.
Des paniers garnis ont été offerts gracieusement par la Première dame, Mialy Rajoelina et son équipe à travers l’association Fitia aux personnes en confinement du Centre hospitalier universitaire (CHU) Andohatapenaka. La nuit de mardi dernier, les 19 personnes mises en quarantaine auprès de cet établissement sanitaire, déclarées positives au Covid -19, ont reçu des paquets remplis de mets. Cette aide se compose notamment d’aliments qui renforcent les défenses immunitaire dont du lait et du miel. A cela s’ajoute la spiruline qui est un des aliments regorgeant de qualités nutritionnelles. Des produits naturels malagasy constitués d’huile « Ravintsara », Mandrava sarotra et tant d’autres encore ont été également distribués à ces individus contaminés. En effet, il n'existe pas encore de traitement spécifique au coronavirus. Toutefois, en adoptant une alimentation saine et équilibrée, les personnes infectées peuvent atténuer leurs symptômes.
Outre cette donation, la présidente de ladite association n‘a pas omis d’écrire des mots de réconfort aux personnes en confinement qui suffisent parfois à faire renaître l’espoir. Et cela aussi dans le but de les rassurer dans leurs traitements.
Par ailleurs, une visite a été effectuée par la même équipe au Centre hospitalier universitaire Anosiala, l’autre site de prise en charge des cas suspects entre autres.
KR.
Au cours de son allocution quotidienne d’hier soir, sur la télévision nationale malagasy, le Président de la République a annoncé des primes pour le personnel de santé. Une manière concrète de soutenir et d’encourager « ces héros » qui sont sur le pont jour et nuit pour lutter contre la pandémie de coronavirus.
La veille, le Chef de l’Etat avait annoncé des aides alimentaires et financières accordées aux personnes victimes des répercussions des mesures prises dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire décrété dans le pays. Une partie de l’opinion publique de dénoncer ainsi le « deux poids de mesures », estimant que le personnel de santé devait aussi bénéficier de faveurs similaires. Lors de son allocution d’hier, le Chef de l’Etat a tenu à remettre les points sur les « i ». « Les mйdecins les infirmiers et les paramйdicaux sont en premiиre ligne du front de la lutte contre le coronavirus. Il faut les soutenir. Je sais reconnaоtre la valeur de ces « militaires » qui prennent des risques pour prendre notre dйfense. Il y a des choses que l’on n’est pas forcй de dire », réplique-t-il.
Le Président de la République annonce ainsi la dotation en matériels pour améliorer les conditions de travail du personnel de santé et surtout une prime de risque à tous les membres du personnel de santé, principalement ceux qui officient à l’hôpital Manarapenitra d’Andohatapenaka et à l’Hôpital d’Anosiala. En outre, le Président annonce le paiement dès ce jour du présalaire des internes en médecine de tous les hôpitaux de la Grande île. Il estime que le temps des critiques doit être révolu et appelle à encourager le personnel de santé. L’annonce en tout cas a reçu un bon accueil au niveau de l’opinion. Notons qu’aucun cas de contagion local n’a été recensé dans le pays. Aucun membre du personnel soignant n’a ainsi contracté le virus à l’heure actuelle malgré les conditions difficiles.
Dans le même ordre d’idées, pour favoriser le maintien de l’économie, le Président annonce également des mesures économiques. Il cite notamment le report des déclarations et du paiement de l’impôt synthétique, la suspension des contrôles fiscaux et avis aux tiers détenteurs, jusqu’au 31 mai 2020, le non-report des déclarations de la TVA et de l’IRSA. Le Chef de l’Etat rapporte également le report du paiement des échéances bancaires et des crédits immobiliers. Ces impôts constituent un manque à gagner de près de 115 milliards dans les caisses de l’Etat, indique Andry Rajoelina. Ces « concessions » ont toutefois été prises pour éviter le chômage technique et pour ne pas léser les employés du privé, précise-t-il.
Durant ses propos, le Président de la République a en tout cas donné rendez-vous pour le 4 avril prochain pour une évaluation de la situation de la pandémie à Madagascar. Soit plus de quatorze jours après le dernier vol de passagers ayant atterri à l’aéroport international d’Ivato. Il dit toutefois, que jusqu’ici la stratégie mise en place a porté ses fruits. Toutes les personnes susceptibles d’être porteurs du virus sont connues. Les 145 personnes à bord du vol MD051 ont tous été dépistés. Un seul a été dépisté positif au coronavirus. D’ailleurs, toutes les autres personnes ayant débarqué récemment à Madagascar sont identifiées. Celles-ci seront toutes dépistées, annonce le Chef de l’Etat. Et lui d’annoncer l’arrivée du cargo transportant les dispositifs de dépistage rapide du coronavirus et des différents matériels de protection, hier dans la soirée. En attendant, les mesures d’auto-confinement des passagers venant de l’extérieur restent en vigueur.
Préserver les ménages en difficulté. Face aux nombreuses demandes de la population, le Président de la République a ainsi annoncé, mardi dernier, la possibilité du report de paiement des factures de la JIRAMA. Avec le confinement actuel, les revenus des ménages sont en effet limités. La Direction générale de la société d’eau et d’électricité a ainsi confirmé l’effectivité de cette mesure, hier, au cours d’une conférence de presse. « En adéquation avec la mise en place du plan d’urgence sociale, la JIRAMA annonce ainsi que les clients de la JIRAMA peuvent ne pas payer leurs factures pour ce mois-ci. Et une fois que la situation sera rétablie, ils pourront effectuer des paiements échelonnés. Les usagers auront jusqu’à cinq mois pour s’acquitter de la facture du mois de mars », a expliqué le directeur adjoint de la compagnie, en charge du marketing et de la vente, durant les échanges avec les journalistes.
Ainsi, pour le mois prochain, les consommateurs recevront deux factures bien distinctes. La première sera donc la facture du mois d’avril. Quant à la seconde, elle représentera celle du mois précédent. « Pour cette seconde facture, ce sera donc la consommation du mois de mars, mais déjà divisée en principe par cinq pour assurer les paiements échelonnés. Toutefois, le client aura toujours le choix. S’il veut payer sur cinq mois, la facture sera déjà adaptée à cette fonction. Sinon, il peut aussi choisir de payer en une seule fois, ou bien en deux ou trois tranches. Le paiement au-delà des cinq mois est également possible pour les consommateurs qui éprouvent plus de difficulté. Nous pouvons négocier jusqu’à dix mensualités, en fonction de leurs moyens financiers. Ils auront juste à rejoindre nos agences pour les formalités », a notifié Vonjy Andriamanga, directeur général de la JIRAMA.
Impacts financiers
Toutefois, cette disposition ne devrait pas avoir d’effet néfaste sur la situation financière de la société d’Etat. « Nous avons bien étudié la situation avant de prendre cette mesure d’urgence afin de préserver les plus vulnérables. Il y aura bien évidemment des impacts financiers. Malgré cela, la JIRAMA sera quand même en mesure de garantir tous ses services. Nous avons pris les dispositions nécessaires pour que cette décision n’ait pas d’impacts négatifs sur le plan de redressement opérationnel de la JIRAMA d’ici la fin de l’année 2021 », a précisé Vonjy Andriamanga. En tout cas, les agences de la JIRAMA resteront ouvertes pour toute personne souhaitant effectuer un paiement. Le règlement des factures par « mobile money » est aussi encouragé pour réduire le déplacement des clients. « Nous avons déjà pris toutes les dispositions nécessaires pour que la JIRAMA puisse continuer à assurer sa mission de service public », rassure le DG.
Les services relation client de l’entreprise seront aussi améliorés pour répondre positivement aux demandes et attentes des usagers.
Rova Randria
La menace déjà présente du coronavirus à Madagascar a contraint l’Etat à prendre de nombreuses dispositions qui pourraient être interprétées comme des formes de restriction des droits de certains individus. Pour éclairer l’opinion publique et dissuader les récalcitrants, la Commission Nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) a tenu à émettre une mise au point dans une déclaration signée par sa présidente, Mireille Rabenoro, hier. Selon ladite Commission « entre libertés individuelles et intérêt général, il n’y a pas à choisir ! ».
Bien que la CNIDH reconnaisse les droits fondamentaux inhérents à chaque citoyen conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), elle amène chaque citoyen à réfléchir sur le principe de l’intérêt général. A titre d’exemple, l’article 13 de ce texte universel qui stipule que : « Toute personne a le droit de circuler librement ... à l'intérieur d'un État ».
En ce moment pourtant, suite à la décision de confinement de la Capitale et de Toamasina, les taxis-brousse ne peuvent transporter les personnes qui désirent rejoindre leurs familles dans les régions et ce pour une durée de 15 jours. A cela s’ajoute la fermeture de tous les lieux de culte en dépit de l’article 18 de la DUDH qui stipule que: « Toute personne a droit à la liberté...de religion ; ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction... par le culte et l'accomplissement des rites ». Face à autant de restrictions, certains individus pourraient être tentés d’utiliser l’argument d’entrave aux droits et libertés fondamentales pour ne pas se conformer aux dispositions de l’Etat.
Situation exceptionnelle
Comme dit l’expression « à situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles », la CNIDH considère que le contexte de crise sanitaire actuelle fait partie de ce genre de situation inhabituelle. Pour cette entité, « il n’y a qu’une priorité, et une seule : empêcher, dans toute la mesure du possible, la propagation du coronavirus ».
Et de déclarer que certains droits doivent être « mis entre parenthèses dans certaines situations exceptionnelles », comme le prévoit d'ailleurs la même DUDH, plus précisément l’article 29 qui affirme que : « dans l’exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui ».
La menace du Covid-19 représente un risque majeur pour les droits fondamentaux à la vie et à la santé des 25 millions de malagasy. « Ce sont ces droits fondamentaux que l’Etat a le devoir de protéger à tout prix, même en sacrifiant momentanément d'autres droits comme ceux pris en exemple plus haut, le droit de circuler librement ou le droit de pratiquer sa foi en priant ensemble », souligne la CNIDH.
Face aux mesures prises par l’Etat pour protéger le droit fondamental de toute la population à la vie et à la santé, la Commission rappelle le devoir de chaque citoyen d’en faire une application stricte.
Sandra R.
Depuis la mise en quarantaine des personnes ayant effectué un voyage ou ayant résidé en France, et qui sont rentrées depuis peu au pays, ces dernières semblent être loin d’avoir l’esprit tranquille. En d’autres termes, les malheureux sont terrorisés. Certains de leurs voisins de quartier les harcèlent car ils leur en veulent pour le fait d’avoir prétendument transporté le Covid-19 dans le pays. D’après la Police, les victimes, c’est-à-dire ces compatriotes en quarantaine, ont dû l’appeler d’urgence dans l’espoir d’être protégés d’une éventuelle foudre populaire. « Ces personnes en confinement ont dû alors appeler la Police. Elles ont pris peur car des gens, qui les taxent d’ennemis de la Nation, et n’ayant pas caché leur mécontentement, se sont attroupés devant chez eux. Je pense qu’il ne fallait pas agir ainsi. Il ne faut pas les terroriser car ce ne sont pas des ennemis de la nation comme leurs détracteurs le prétendent », explique récemment le directeur de cabinet du ministère de la Sécurité publique.
Cette demande d’intervention de la Police par ces personnes montre qu’elles craignent sérieusement pour leur vie. Il est vrai que, dans leur colère, la réaction des résidents, est toujours imprévisible. A part ce danger qui a momentanément guetté les individus en confinement, l’autre problème qui se pose aux autorités, c’est cette décision chez les concernés de changer d’adresse sans les aviser. Ces derniers sont mis en quarantaine selon des axes préétablis. D’après une source sanitaire anti Covid-19, les autorités ont failli perdre les traces d’un citoyen à surveiller, et qui doit résider dans un quartier du 8e Arrondissement. Après d’intenses recherches, les autorités sanitaires l’ont finalement localisé du côté d’Ivato. Du coup, elles ont dû le surveiller là où le fugitif a élu domicile. « Le concerné a quand même pris la précaution de s’isoler. Il est en parfaite santé et respecte les instructions du confinement en se logeant à l’étage supérieur », confie une source médicale anti Covid-19.
Franck R.
La ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Andriatongarivo, hausse le ton. Hier, elle a recadré les propriétaires de toutes les stations radio et télé qui rechignent à relayer les émissions spéciales sur la lutte contre le coronavirus et ce, partant du Centre de commandement opérationnel à Mamory, Ivato.
Le porte-parole du Gouvernement a même lancé un dernier avertissement envers l’attitude irresponsable de certains car il s’agit de sauver des vies face à la propagation du Covid-19 qui, depuis son apparition en décembre, aurait affecté quelque 400 000 personnes dans le monde dont 2412 en Afrique et tué près de 16 000 dont 64 dans le continent africain. C’est la guerre mondiale.
Mercredi, Algérie (19), Burkina Faso (4), Cameroun (1), République démocratique du Congo (3), Egypte (20), Gabon (1), Gambie (1), Ghana (2), Maurice (2), Maroc (4), Nigeria (1), Soudan (1), Tunisie (3) et Zimbabwe (1) ont déjà enregistré des morts alors que les pays comme le Mali connaissent leurs premiers cas positifs et ceux comme Nigeria connaissent la hausse de contamination.
Madagascar enregistre 19 cas positifs et la lutte consiste à enrayer définitivement cette maladie sur tout le territoire. L’état de nécessité sanitaire motivé par une situation d’exception décrétée dimanche soir est ainsi en vigueur chez nous. Mais beaucoup en comprennent mal l’étendue. L’état de nécessité impose des mesures restrictives et limitatives.
La réquisition d’office des services publics et privés est une des composantes impératives. Constitutionnellement parlant, l’état de nécessité et loi martiale ne font qu’un. La loi martiale efface temporairement tous les droits et toutes les libertés. Ceci justifie le déploiement massif des forces de sécurité et de défense. Il faut le dire pour rafraîchir les mémoires étourdies par le flot d’informations, parfois effarantes, autour de la pandémie.
L’essentiel de la lutte passe par le respect strict de la discipline et des consignes données de par tous les habitants sans exception. Seul le confinement total nous assure l’immunité collective. Par ailleurs, la presse et les média jouent un rôle primordial dans ce sens pour atteindre les populations dans les points les plus reculés de l’île. Ils se doivent de contribuer à la mobilisation générale.
Nous sommes dans la logique de la solidarité obligée. Certaines stations se mettent au diapason dès les premières heures de la lutte commune. En revanche, il a fallu des remontrances bien dosées aux autres pour qu’ils suivent « de gré » le rythme. Leur refus de collaborer pourrait être associé à la non-assistance à personne en danger, une infraction durement punie par le Code pénal.
M.R.
Les directives émanant du Chef de l’Etat Andry Rajoelina ainsi que du ministre de l’Agriculture sont claires à propos de la circulation des biens et des marchandises dans le pays, en pleine période de Covid-19. Que personne ne doive faire aucune restriction à son transport. Pourtant, la situation observée récemment sur certaines routes nationales risque bien de contredire le numéro Un de la nation. Car malgré tout, des barrages visant à empêcher les camions de marchandises de continuer leur route ont été quand même érigés, dans certains grands axes. Ces barrages seraient parfois le fait d’un maillon de la chaîne en matière de surveillance et de sécurité.
C’est le cas sur l’axe RN1. Le député de Madagascar Fetra Rakotondrasoa est récemment monté au créneau pour dénoncer ces barrières destinées à bloquer des camions de marchandises, ou du moins un convoi entier en provenance de la Région de l’Itasy. Or, ces poids lourds transportent des vivres comme du riz, des légumineuses, etc… prévus pour le ravitaillement de la Capitale. « Il ne fallait pas retenir ces camions sous peine de voir la Capitale être confrontée à de graves pénuries ou autre danger potentiel encore », clame le parlementaire. Une source d’information locale rapporte, en guise d’exemple de ce non- respect des directives, qu’une faction des Forces de l’ordre aurait empêché un convoi de poids lourds de poursuivre leur chemin à Ankadinondry Sakay.
A propos, les transporteurs sont autorisés d’office à prendre la route s’il s’agit bien sûr d’acheminer des marchandises prévues pour la consommation de la masse. Pour les autres usagers de la route, il faut une autorisation spéciale. Le Centre de commandement opérationnel du Covid-19 à Ivato est vraiment pris d’assaut par les demandeurs d’autorisation de circuler. D’après une information récente, une centaine de demandeurs y soumettent leurs dossiers. « Le seul problème, c’est qu’il faut attendre trois heures avant qu’on puisse obtenir son autorisation », déplore un petit exploitant de ferme dans le nord de la Capitale.
Franck R.