Décrite brièvement, cette méthode consiste à tester deux produits sur deux groupes de patients. L'un reçoit le véritable candidat-médicament à tester, l'autre une substance inerte ou « placebo ». Les deux produits sont rigoureusement identiques. Ils ont la même forme, la même couleur, le même goût et la même odeur. L’administration se fait en « double aveugle » ou « double-insu », c’est-à-dire que, ni le patient ni le médecin ne savent qui prend quel produit. Comme résultat attendu, en de termes simples, cette méthode permettrait d’isoler les effets du candidat-médicament et ceux à attribuer à une évolution normale de la maladie.
La question de l’éthique médicale se pose notamment lorsque ceux qui sont soumis à l’essai clinique sont des sujets déjà malades dont l’état de santé peut se dégrader faute de traitement. Car bien que les patients participant à de tels essais le fassent en toute connaissance de cause, force est de constater que la moitié d’entre eux - celle qui prend le faux médicament - en n’étant pas soignée, est donc sciemment sacrifiée à l’autel de l’expérimentation. La démarche est, on l’aura constaté, des plus choquantes mais elle répond, paraît-il, à la rigueur scientifique et de ce fait, est universellement reconnue.
Il faut savoir cependant que certaines personnalités scientifiques fustigent cette méthode d’expérimentation ainsi que les procédures strictes qui l’encadrent, surtout lorsqu’on est confronté à une épidémie mondiale et mortelle comme celle du nouveau coronavirus. A l’instar du célèbre Pr Didier Raoult pour qui il s’agirait en fait d’ « habitudes prises en grande partie par l’industrie pharmaceutique et tout le monde a fini par prendre cette méthode pour de la science ». Pour cet éminent infectiologue, non seulement ces lourds protocoles ne sont que des exigences de la pharmaco-business, mais elles ne répondent pas non plus à une situation d’urgence. « Le premier devoir du médecin est le soin et non l’expérimentation », a-t-il martelé dans une tribune publiée dans la revue « Quotidien du médecin ».
Ces propos du scientifique marseillais justifient amplement la distribution immédiate du Covid-Organics (CVO), le remède traditionnel mis au point par l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA) en guise de réponse au Covid-19. Si l’on s’en tient en effet aux exigences de ceux qui ne jurent que par la soumission au préalable du CVO à un essai clinique aux normes internationales, il faudra attendre plusieurs mois avant de pouvoir mettre cette tisane à la disposition du grand public. D’ici là, l’on doit donc se contenter de compter les malades et les morts par centaines, voire par milliers.
La Rédaction