Publié dans Politique

Restitution des îles malagasy - Appel à la consolidation de la solidarité nationale

Publié le lundi, 01 juin 2020

C'est le mois de juin, qui signifie « fête nationale » pour tous les Malagasy sans exception. La célébration de la fête nationale devrait être spéciale cette année. Il s'agira pour Madagascar de célébrer le 60e anniversaire du retour de son indépendance. Les autorités ont annoncé dès 2019 des événements grandioses à cet effet. La promesse a été renouvelée au début d'année. Mais la conjoncture mondiale entraînée par la pandémie du coronavirus en a voulu autrement.

 

Le 60e anniversaire de l'indépendance retrouvée ne peut pas quand même attendre la fin de la crise sanitaire. Celle-ci se double d'un autre malaise d'ordre diplomatique pour les habitants de l'île dont la pleine souveraineté est ombragée par la France. L'ancienne puissance coloniale se croit toujours être en terre conquise en accaparant à elle des îles dans le Canal de Mozambique et l'océan Indien. Elles appartiennent bel et bien aux Malagasy. Les pêcheurs traditionnels avaient l'habitude de s'y rendre au moyen des pirogues rudimentaires.

Dès les premières années de la Première République, le contexte a fait dire à des observateurs éclairés que Madagascar ne jouissait pas de son entière indépendance. Antananarivo n'obtenait de Paris que de l'indépendance formelle et non de l'indépendance réelle. Au début de son mandat sous la Deuxième République, le Président Didier Ratsiraka utilisait même les expressions de « libération idéelle » et de « libération réelle », des formules puisées directement dans le vocabulaire léniniste-marxiste.

Episodes de trahison

Le fait que Paris boude les îles malagasy enlève aux autorités de Madagascar et à ses habitants leur pleine souveraineté sur ces portions du territoire naturel de la Grande île. La donne doit changer en ce 60e anniversaire de l'indépendance du pays. Le Président Andry Rajoelina a promis de rendre effective la restitution de ces îles avant le 26 juin 2020. Ce n'est pas une mince affaire à la longue et il faut de la solidarité nationale.

Il a déclaré, au cours de l'émission de dimanche soir, qu'il ne pourra pas, à lui tout seul, accomplir la tâche. Il a ainsi fait appel à la consolidation de la solidarité nationale. « Je ne suis que le dirigeant », a-t-il insisté. Il a émis le souhait de voir tous les Malagasy solidaires derrière cette même cause pour la réussite de l'entreprise hardie a priori.

Mais, comme on dit, le ver est dans le fruit, la quête de cette union renouvelée s'avère utopique parfois en raison des attitudes enclines à la trahison interne. L'histoire de Madagascar depuis l'époque royale a toujours été jalonnée des épisodes de trahison émanant des concitoyens eux-mêmes, qui ouvraient une brèche aux assaillants de l'extérieur.

« Lorsqu'il n'y a pas d'ennemis de l'intérieur, les ennemis de l'extérieur ne peuvent pas m'atteindre », a lancé le locataire d'Iavoloha.

Espace maritime

Les Français ne vont pas sûrement lâcher prise facilement. Ils sont fiers de ces îles incorporées dans ce qu'ils appellent « terres australes » grâce auxquelles la France est le seul pays européen ayant le plus vaste espace maritime. En décembre 2015, la France organisait en marge de la 21e conférence mondiale sur le climat, la fameuse COP21, un side event portant sur les océans et sa propriété sur ces îles y était évoquée.

Le même discours était entendu au cours d'une conférence-débat au siège du journal Le monde diplomatique à Paris en juillet de la même année. Les Nations unies consacrent annuellement une conférence mondiale aux océans. La France y envoie toujours des représentants dont des diplomates et scientifiques.

Nonobstant les dispositions de la résolution 34/91 adoptée le 12 septembre 1979 par l'Assemblée générale des Nations unies invitant le gouvernement français à reconnaître l'autorité de Madagascar sur ces îles, les représentants de la France ont de manière constante la promptitude d'exhiber les îles malagasy aux participants à ces rendez-vous planétaires.

M.R.

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Editorial

  • Post – pillage
    Le redressement post-pillage s’organise. Une cellule du genre comité de pilotage se met en place pour étudier au cas par cas et évaluer le cas échéant les besoins en collaboration avec les représentants directs des « sinistrés ». Constatant les dégâts potentiellement dévastateurs et les ruines subies en un coup de vent par les opérateurs, le Gouvernement prend ses responsabilités. Dans les faits, l’Etat va agir en tant que facilitateur dans toutes les démarches auprès des banques ou autres institutions dispensatrices de crédit. Il (l’Etat) prendra en charge en totalité les intérêts bancaires. L’objectif étant de permettre aux opérateurs ou propriétaires victimes de vandale, de braquage ou de pillage de se remettre dans les meilleurs délais.

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