Publié dans Politique

Evasion fiscale - Marc Ravalomanana rattrapé par son passé

Publié le vendredi, 21 août 2020


La mise sous scellés de Magro Behoririka de la société AAA anciennement du groupe Tiko, par la Direction générale des impôts, a fait les choux gras de la presse cette semaine. Les autorités évoquent notamment un « défaut de déclaration d’existence », « défaut de disposition d’une carte fiscale à jour », « non-respect des obligations fiscales » pour motiver la fermeture de ce local commercial, appartenant à l’ancien Chef de l’Etat et non moins chef de file de l’Opposition, Marc Ravalomanana. Une affaire qui met le premier concerné devant son passé... Ce dossier rappelle, en effet, la manière peu orthodoxe avec laquelle l’ancien Président de la République a monté son groupe Tiko. Il faut remonter l’historique du Groupe « Tiko », dont fait ou faisait partie le Magro, pour comprendre l’histoire. Une histoire loin d’être une « success story ». Ce groupe est devenu ce qu’il est devenu à coup de magouilles et de gymnastique voire même de véritables fraudes, estiment bon nombre d’observateurs. Rappelons par exemple que Marc Ravalomanana avait déjà été condamné à une peine d’emprisonnement pour corruption aux débuts du groupe Tiko.
Rappelons aussi que la société a décollé grâce à une exonération douanière, se chiffrant à plusieurs centaines de milliards de FMG, accordée par le Premier ministre Norbert Lala Ratsirahonana, vers la fin des années 90, lorsque, en parallèle, le groupe agroalimentaire n’a jamais payé ses impôts estimés à quelques milliards de FMG. Ce fut à la même époque qu’un incendie ravagea les locaux de Tiko à Tanjombato. Et les dossiers de cette entreprise se trouvant dans le bureau de sa comptabilité seraient partis en fumée… Ravalomanana est porté à la présidence du pays en 2002 et sa société continue de s’exonérer toujours de droits de douane et même d’impôts. En 7 ans à la tête du pays, le Chef de l’Etat de l’époque accordera bien d’autres largesses à son groupe qui deviendra en un rien de temps un véritable empire. C’était avant de se faire rattraper par le fisc. L’administration fiscale malgache réclame depuis 2009 une bonne centaine de milliards d’ariary au groupe de Ravalomanana. Une information rappelée par le directeur général des impôts dernièrement. Des arriérés connus et reconnus par Marc Ravalomanana, mais qui continue à ne pas vouloir les payer. En tout cas, une inflexibilité des dirigeants de l’administration fiscale risque cette fois-ci de mettre définitivement à terre le groupe Tiko.
La Rédaction

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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