Publié dans Politique

Accusés de tentative de coup d’Etat aux Comores - De pauvres pêcheurs malagasy croupissent en prison

Publié le mardi, 25 août 2020

Depuis deux mois, sept pêcheurs malagasy se trouvent dans la prison de l’île de Mohéli (Union des Comores). Les autorités comoriennes les accusent de trafic de drogue avant de leur infliger un nouveau chef d’inculpation de tentative de coup d’Etat.

Ils sont placés en détention préventive dans la prison de l’île de Mohéli depuis le 1er juin et ce dans des conditions peu enviables. Aucun juge n’est venu les auditionner depuis leur arrestation et la santé de l’un d’eux s’est détériorée au fil des jours. C’est un Malagasy résidant aux Comores qui a accepté de prendre soin de ce détenu gravement malade, renvoyé de l’hôpital pour succession d’impayées. En aidant ses compatriotes, ce bon samaritain a été à son tour arrêté et placé en garde à vue pendant une journée pour usurpation de fonction. En effet, celui-ci n’est autre que l’ancien agent consulaire de Madagascar à Mohéli mais faute de représentant malagasy officiel aux Comores, c’est lui qui s’est porté volontaire d’aider ces infortunés.

Depuis le mois de mars dernier, le consul honoraire de la Grande île aux Comores, Rafanomezantsoa Andrianaivo, a été démis de ses fonctions après plus d’une décennie de bons et loyaux services. « J’étais notifié par le chargé d’affaires de notre ambassade en Ethiopie de mon limogeage en tant que consul. A ma connaissance, mon successeur n’est pas encore désigné », nous a-t-il répondu au téléphone hier. Néanmoins, à l’instar des Malagasy aux Comores, ajoute Rafanomezantsoa Andrianaivo, je suis cette affaire de très près et m’inquiète du sort de ces compatriotes, victimes à mon avis d’acharnement et de fausses accusations.

La mésaventure de ces pêcheurs malagasy est largement rapportée dans les médias de l’océan Indien. D’après la narration des journalistes des Comores, ces sept pêcheurs ont quitté l’île de Nosy-Be dans le courant du mois de mai et sont arrivés à Mohéli le 1er juin dernier. Leur bateau aurait connu une avarie dans une zone poissonneuse située à 200km à l’ouest de l’île de Mohéli. En dépit de la panne, les sept Malagasy ont pu tout de même rejoindre les eaux comoriennes et ont tenté vainement d’entrer en contact avec le  responsable du port de Moroni. Peine perdue, la Gendarmerie locale a procédé à leur interpellation avant de fouiller le bateau. Ils sont accusés de trafic de drogue avant que les charges furent changées en tentative de coup d’Etat. Or, ni kalachnikov, ni grenade encore moins des lance-roquettes et des missiles ne se trouvaient dans leur bateau lors de la fouille.  Rien de suspect, les gendarmes ont pu constater que l’embarcation des pêcheurs malagasy ne contenait que des poissons et des concombres de mer. Bref, des « matériels de guerre » qui ne peuvent même pas destituer un chef de village. La paranoïa des dirigeants comoriens à l’endroit des Malagasy pourrait s’expliquer, selon la presse comorienne, des faits qu’ils considéreraient  Madagascar  comme une des bases arrières des opposants du régime.

A l’heure actuelle, les sept pêcheurs malagasy attendent leur sort. Ils craignent que leur audition et leur procès soient remis aux calendes grecques par la Justice comorienne.  « J’espère que leurs dossiers seront transmis cette semaine aux autorités judiciaires locales pour qu’elles rendent leur décision. Mon souhait, c’est que  ces pêcheurs  recouvrent la liberté et rejoignent  leurs proches à Madagascar le plus vite après 46 jours de détention », poursuit l’ancien consul honoraire de Madagascar aux Comores.
La rédaction

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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