Publié dans Politique

Evasion à Farafangana - Le corps d’un évadé de 17 ans retrouvé

Publié le jeudi, 27 août 2020

L’évasion meurtrière de la prison de Farafangana ayant fait une vingtaine de victimes continue encore d’alimenter les conversations. Et en plus, les nouvelles semblent intarissables. Avant-hier, le corps d’un évadé de 17 ans a été repêché dans un cours d’eau à proximité de la localité où s’est déroulée l’évasion dimanche dernier. L’histoire de cet adolescent a été narrée par ses proches à la députée de Farafangana,  Clarisse Raheriarijaona. Une histoire invraisemblable qui conforte encore un peu plus les failles de la Justice malagasy, une des raisons avancées par les évadés expliquant leur motivation à passer à l’acte.
L’adolescent qui faisait partie des 88 évadés  et des 20 recherchés avant de figurer sur la liste depuis avant-hier des prisonniers  décédés aurait été incarcéré à la prison de Farafangana depuis six ans. Il était ainsi âgé de 11 ans à son incarcération dans la geôle pour une raison jugée invraisemblable par l’élue de Farafangana. D’après les confidences des proches à celle-ci, leur enfant venait de passer l’examen officiel de CEPE avant qu’il atterrisse à la prison suite à une faute qu’il n’aurait pas commise. Une personne lui a demandé de service pour récupérer  un sac de jute dans un lieu indiqué. Une pratique courante en milieu rural que l’enfant n’a vu rien de mal à l’accomplir. Seulement, en cours de route du retour, il a été interpellé par des habitants qui voulaient fouiller le contenu du sac en jute dont il ne connaissait même pas. Et là, c’est la grande surprise tant pour les habitants que pour l’enfant, le sac contenait des… os humains. Evidemment que celui qui l’embauchait pour ce service a disparu dès la découverte du pot aux roses. Ainsi, c’est l’enfant qui subissait l’arrestation, les enquêtes et l’incarcération. Six ans, c’est la durée de sa détention à la prison de Farafangana sans jugement d’où peut-être son idée de profiter de cette évasion concoctée par les grands.
« Le ministre de la Justice en se déplaçant à Farafangana dernièrement  a expliqué aux détenus leurs droits. C’est déjà une bonne chose mais à mon avis c’est insuffisant. Il faudrait que l’Etat procède à une aide juridictionnelle pour faire connaitre aux gens, notamment ceux de la brousse, de la procédure judiciaire et des droits des citoyens. C’est un vaste campagne de sensibilisation qui pourrait mettre un coup de frein aux abus et corruption dans le milieu judiciaire ou carcéral », note la députée Clarisse Raheriarijaona qui martèle que le fait de crever l’abcès est une marque de soutien au régime actuel du Président Andry Rajoelina.
L’élue persiste et signe qu’elle condamne l’évasion mais elle reste tout de même sensible au sort des prisonniers et de leurs proches. En guise de soutien à ces derniers, notamment ceux qui ont perdu les leurs dans cette évasion meurtrière, la députée Clarisse Raheriarijaona a offert une enveloppe financière aux familles des victimes. C’est un acte dans le cadre des us et coutumes des Malagasy que l’élue de la localité a tenu à réaliser avant de rejoindre la Capitale pour la session extraordinaire de l’Assemblée nationale.
La rédaction

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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