« Changer l’histoire par la science ». Cette devise trône sur la façade de l’usine « PHARMALAGASY » qui a officiellement ouvert ses portes, hier à Tanjombato, et ce après 5 mois d’installation. L’expression en dit long sur les motivations du régime dans la mise en place de cette unité de fabrication locale de médicaments. En effet, la naissance de cette nouvelle usine constitue un nouveau tournant dans l’histoire de la pharmacopée malagasy. La cérémonie s’est tenue devant un parterre d’invités dont des membres du corps diplomatique, des représentants des partenaires ainsi que des chefs d’institution. L’on n’a pas manqué de remarquer la présence de l’ancien Président, Didier Ratsiraka.
D’emblée, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Assoumacou Béatrice, a remercié le Président de la République pour son soutien inconditionnel à la recherche. « Nous sommes passés de l’utopie à la réalité », a déclaré ce membre du Gouvernement.
Résolution du problème d’approvisionnement
Le choix de cette période de crise sanitaire pour ouvrir cette nouvelle usine pharmaceutique est plus qu’une opportunité pour la Grande île. Qui plus est, cela coïncide avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui tend vers une valorisation de la médecine traditionnelle.
« Je suis heureuse de parler de fabrication locale de médicaments et autres produits essentiels, une thématique très importante pour l’OMS », a souligné Charlotte Ndiaye, représentante de l’OMS à Madagascar. Et d’ajouter que « nous adressons nos encouragements aux scientifiques et chercheurs malagasy (…) ainsi que nos vives félicitations pour le leadership du Président dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 ». Cette initiative saluée par cette organisation mondiale résoudra également le problème d’approvisionnement en médicaments puisque Madagascar importe encore plus de 80% de ses besoins.
Pour sa part, le Président Andry Rajoelina a déclaré que « le choix du lieu d’implantation de PHARMALAGASY à Tanjombato n’est pas un hasard. L’endroit a déjà abrité l’OFAFA (Orinasa Fanamboarana Fanafody) en 1981 sous le régime de l’ancien Président Didier Ratsiraka ». Ladite société a été fermée en 2007. Le Président se désole de l’état dans lequel se trouvait la société lors de sa visite des lieux au mois de mai, mais cela a davantage renforcé sa volonté d’implanter cette nouvelle usine.
Présentation du CVO +
Les gélules CVO + sont les premiers produits de l’unité de fabrication PHARMALAGASY et étant fabriquées à partir de l’Artemisia. Selon les explications, une gélule contient 100mg d’artemisinine (un dérivé de l’Artemisia) ainsi que du Ravintsara. La capacité de production de l’usine est de 22 500 gélules par minute. Le Chef de l’Etat a réitéré que Madagascar est le plus grand producteur d’Artemisia, avec une qualité supérieure en Afrique voire dans le monde. Il revient également sur les essais cliniques effectués avec la bénédiction de l’OMS.
« Madagascar est le seul pays africain à avoir effectué 3 essais cliniques avec des résultats concluants à partir de trois protocoles de traitement de la Covid-19 : l’injection à base d’artesunate, la décoction Covid-Organics et les gélules CVO + ». Selon ses explications, 7 millions de citoyens ont bénéficié du tambavy Covid-Organics sur tout le territoire national.
Outre ces gélules destinées à renforcer le système immunitaire et lutter contre la Covid-19, l’usine prévoit de produire 12 autres nouveaux médicaments dans les 3 années à venir. Des médicaments génériques contre les maladies chroniques comme la toux, la diarrhée, ou encore les antibiotiques et autres vitamines. Annonçant la prochaine mise en place de l’usine d’assemblage de voiture dans la Grande île, le Président de la République a reconnu que « PHARMALAGASY est la locomotive de l’industrialisation à Madagascar ».
Sandra R.