« Nous ne pouvons plus accepter ni tolérer ce qui se passe actuellement, au détriment des enfants innocents. Les impacts des violences, notamment des agressions sexuelles sur mineurs, laissent des séquelles à vie. Chacun d'entre-nous devons adopter des mesures et prendre des mesures pour y remédier ». Mialy Rajoelina l'a affirmé hier EPP 67Ha Nord et à l'EPP Anosibe, lors d'une série de sensibilisations sur la lutte contre les violences sexuelles. Cette descente constitue une sorte de guerre pour alléger, voire mettre fin à ce phénomène courant destructeur. « L'éducation est la base du changement. Les écoles servent de théâtre pour renforcer la lutte contre les violences à l'égard des enfants », ajoute la Première Dame, également Présidente de l'association Fitia et non moins Ambassadrice de lutte contre les VBG.
Mialy Rajoelina s'est adressée aux enseignants, lesquels jouent un grand rôle dans l'éducation des élèves. « A travers votre métier, vous contribuez à un avenir meilleur tant des familles que de la Nation. Vous êtes également les premiers au courant du bonheur ou du malheur de vos élèves. Nous sommes ici pour vous épauler et vous pour vous porter assistance pour l'éducation de nos enfants », lance t-elle aux éducateurs. Les élèves ne sont pas en reste dans les messages que la Première Dame a lancés. « Mes chers enfants, vous avez le droit de dénoncer tout abus ou violence à votre égard. Personne ne va vous blâmer puisque vous n'êtes pas responsable de ce qui vous êtes arrivé. Vous devez dénoncer ceux qui vous cause du tord. D'ailleurs, nombreuses sont les personnes qui peuvent vous écouter et vous aider », informe l'Ambassadrice de lutte contre les VBG.
Des élèves en parlent…
Au programme de la séance de sensibilisations d'hier, l'association Fitia a enseigné aux élèves que leur corps est sacré et que personne ne doit en toucher, même un membre de sa famille. « J'ai retenu aujourd'hui que les enfants ne doivent parler ni accepter les avances des inconnus. En cas de comportements suspects, nous devrons appeler au secours et en parler à nos parents, enseignants ou les autorités compétentes comme la Police ou les Chefs Fokontany », nous confie M., élève en classe de 10è à l'EPP 67Ha Nord. « J'ai déjà été témoin d'une agression sexuelle d'une adolescente dans notre quartier mais je n'ai rien fait à l'époque. Désormais, je sais quoi faire et qui consulter face à une telle situation », ajoute S., écolier en classe de 8è.
Pour l'EPP 67Ha Nord, les sensibilisations sur la lutte contre les violences à l'égard des enfants vont se poursuivre durant le cours d'éducation civique, dispensé dès la classe de 11è. « Une élève en classe de 9è inscrite dans notre établissement a été victime de viol il y a 3 ans passé. Son enseignante a constaté un changement de comportement de l'écolière, laquelle sort souvent pour aller aux toilettes. Ses camarades l'ont confirmé. Nous en avons fait part à ses parents, qui ont par la suite consulté un médecin et la Police », se souvient Hanitra Ramamonjisoa, Directrice dudit établissement. Ce responsable reconnait la grande responsabilité des enseignants, considérés comme 2è mère. « Elles détectent facilement les changements de chaque élève et ont la capacité de s'approcher d'eux. Certains écoliers leur font des confidences », poursuit la Directrice. cette EPP enregistre, notons-le, 1055 élèves et 24 enseignants au titre de l'année scolaire 2020-2021.
Patricia Ramavonirina