Au cours des investigations, les enquêteurs ont pu constater que les risques sont, plus ou moins, pris « à la légère » au niveau d'Air Madagascar. « Des défaillances ont été constatées notamment dans les domaines de l'évaluation des risques, des activités de contrôle et de la fonction d'audit interne, lesquels impactent la gestion opérationnelle de la compagnie et freinent son redressement. (...) La compagnie aérienne ne dispose pas de procédures d'évaluation, d'identification et de traitement des risques au niveau des fonctions supports telles que les fonctions ressources humaines, commerciales, finances, programme, juridique, logistique ou système d'information », mentionne le rapport. Par conséquent, le personnel est moins impliqué et responsabilisé : un véritable frein dans l'atteinte des objectifs fixés. La Cour recommande alors d'opérationnaliser la fonction audit interne de la compagnie conformément aux normes requises.
En termes de qualité de service, la compagnie devrait également renforcer le système de suivi et de recouvrement des créances clients et améliorer le délai des traitements des réclamations à travers la formation du personnel dans la gestion des retards et des annulations. Toutefois, la Cour des comptes a aussi relevé que le redressement d'Air Madagascar nécessite fortement l'appui de l'Etat principalement dans le renouvellement de sa flotte mais aussi dans la promotion de la compétitivité de la compagnie nationale en respectant la clause de non-octroi de droits de trafics à d'autres compagnies pour un délai convenu. « Pour le renouvellement de la flotte, l'Etat devra tenir compte des spécificités techniques des avions et des avis des techniciens », précisent les auditeurs. Il reste à voir si ces recommandations vont être considérées dans l'élaboration du nouveau plan de redressement d'Air Madagascar prévue être finalisée la semaine prochaine.
Rova Randria