Publié dans Politique

Transport aérien - Les défaillances d'Air Madagascar mises à nu

Publié le jeudi, 26 novembre 2020

Aucune procédure d'évaluation des risques , faible productivité, tarifs élevés pour les passagers, une qualité de service qui laisse à désirer... Et la liste est encore longue. La Cour des comptes a mis à nu toutes les défaillances de la compagnie aérienne nationale, après un audit réalisé sur la période de 2016 à 2019. Cet audit a surtout pour objectif d'analyser la performance de la compagnie ces quatre dernières années. Présenté hier, à Anosy, le rapport d'audit présente alors point par point autant les aspects positifs que négatifs, ainsi que les réalisations et les manquements empêchant jusqu'à aujourd'hui le redressement d'Air Madagascar. « En définitive, et au vu des enjeux, le redressement d'Air Madagascar constitue un défi important nécessitant d'explorer différentes pistes pouvant assurer à la compagnie de disposer de socles solides supportant son développement » défendent les responsables en charge de l'audit.

 

Au cours des investigations, les enquêteurs ont pu constater que les risques sont, plus ou moins, pris « à la légère » au niveau d'Air Madagascar. « Des défaillances ont été constatées notamment dans les domaines de l'évaluation des risques, des activités de contrôle et de la fonction d'audit interne, lesquels impactent la gestion opérationnelle de la compagnie et freinent son redressement. (...) La compagnie aérienne ne dispose pas de procédures d'évaluation, d'identification et de traitement des risques au niveau des fonctions supports telles que les fonctions ressources humaines, commerciales, finances, programme, juridique, logistique ou système d'information », mentionne le rapport. Par conséquent, le personnel est moins impliqué et responsabilisé : un véritable frein dans l'atteinte des objectifs fixés. La Cour recommande alors d'opérationnaliser la fonction audit interne de la compagnie conformément aux normes requises.

En termes de qualité de service, la compagnie devrait également renforcer le système de suivi et de recouvrement des créances clients et améliorer le délai des traitements des réclamations à travers la formation du personnel dans la gestion des retards et des annulations. Toutefois, la Cour des comptes a aussi relevé que le redressement d'Air Madagascar nécessite fortement l'appui de l'Etat principalement dans le renouvellement de sa flotte mais aussi  dans la promotion de la compétitivité de la compagnie nationale en respectant la clause de non-octroi de droits de trafics à d'autres compagnies pour un délai convenu. « Pour le renouvellement de la flotte, l'Etat devra tenir compte des spécificités techniques des avions et des avis des techniciens », précisent les auditeurs. Il reste à voir si ces recommandations vont être considérées dans l'élaboration du nouveau plan de redressement d'Air Madagascar prévue être finalisée la semaine prochaine.

Rova Randria

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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