7 milliards Ar. C’est au bas mot la perte subie par un investisseur étranger dans le domaine d’exploitation halieutique suite à une arnaque réalisée par un soi-disant opérateur malagasy. Ce dernier, notons-le, qui fait l’objet d’un avis de recherche par la Police malagasy, a été appréhendé au début de novembre puis placé sous mandat de dépôt mais ayant bénéficié d’une liberté provisoire après un bref séjour d’une semaine à la prison d’Antanimora.
C’est cet opérateur malagasy, ex-haut employé d’Ambatovy, qui a conclu un protocole d’accord avec le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, pour un projet de pêche commerciale des poissons demersaux et poissons pélagiques. Il a par la suite contacté la société étrangère pour être son partenaire dans cette affaire étant donné qu’il n’a pas l’expérience et certainement la surface financière pour la réaliser. Le partenariat conclu, la société étrangère mobilise tous les moyens matériels, humains et financiers à sa disposition pour concrétiser le partenariat. Quatre bateaux avec 28 membres d’équipage touchaient le port de Mahajanga dans le courant du mois d’octobre 2019, et la société étrangère a déjà commencé à la mise en place de la base à terre. Mais depuis, rien n’a bougé faute d’accord du ministère de la Pêche.
« Effectivement, nous avons signé ce protocole d’accord mais il ne signifie en aucun cas un droit de pêche. Il n’est effectif qu’après l’obtention de la licence », affirme une source autorisée auprès du ministère. Une version non contestée par l’investisseur étranger mais celui-ci affirme que son partenaire malagasy lui a envoyé quatre drafts de licence (voir facsimilé1). « Nous n’allons pas nous aventurer ici sans avoir eu l’assurance de notre partenaire. Mais aujourd’hui, on se demande sur l’authenticité de ces drafts », rétorque la représentante de la société étrangère sur cette précision du ministère de la Pêche.
Les doutes de l’investisseur sont nés suite à la découverte des faux utilisés par l’opérateur malagasy. Il aurait en effet présenté à son partenaire une fausse facture de la douane lors du dédouanement des matériaux ainsi qu’une fausse quittance du même département. « La référence mentionnée sur ces dossiers appartiennent à d’autres bateaux et non les nôtres », avance la collaboratrice de l’investisseur étranger, après vérification sur le système informatique de la douane (voir facsimilé 2).
Celui-ci a également découvert que la somme demandée par l’opérateur pour honorer les redevances de deux bateaux n’a pas été versée dans son intégralité à qui de droit. « Il nous a facturé 91.200.000 Ar (voir facsimilé 3) que nous avons payé en totalité alors que finalement la quittance en notre possession ne mentionne que la moitié, soit 41 millions Ar (facsimilé 4) ».
D’après la représentante de la société étrangère en termes de frais d’approche (carburants, etc.), de charges fixes (salaires, hébergement et restauration des équipages), de manque à gagner pendant ces 12 mois d’immobilisation, et les frais administratifs, les dépenses afférentes tournent autour de 7 milliards Ar.
De ces faits, l’investisseur étranger a porté plainte contre son partenaire local pour abus de confiance et usage de faux. « Ce genre d’escroquerie est en train de ternir l’image du pays et fait peur aux investisseurs », déplore un membre qui veut garder l’anonymat d’un groupement économique de Madagascar.
La Rédaction