La victoire écrasante de la formation présidentielle « Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina » (IRMAR) pour le scrutin du 11 décembre se profile à l’horizon. Dans une dizaine de jours, les grands électeurs (maires et conseillers municipaux et ruraux) éliront les membres de la Chambre haute. Arrivés au terme de leur mandat, en fin de parcours, les sénateurs actuels « descendent du train ».
La bataille est rude mais la victoire de l’IRMAR semble déjà acquise et cela pour plusieurs raisons. D’abord, quelles sont les forces en présence ? A tout seigneur tout honneur. Etant la seule formation ayant bénéficié de la bénédiction du Président Rajoelina, l’IRMAR n’aura pas tellement de problème à rafler la mise. L’aura du Chef de l’Etat suffira à balancer en sa faveur durant ce scrutin du 11 décembre. Handicapés par le boycott décrété par leurs leaders, les partis d’opposition en particulier le TIM se contenteront d’assister en tant que spectateurs du
« match ». Marc Ravalomanana, le seul leader de parti disposant d’un certain nombre d’élus au niveau des Communes et qui pourrait relativement se mesurer face à l’IRMAR, décide de se retirer du
« jeu ». L’autre parti d’opposition, celui du précédent régime, le Hery
vaovaon’i Madagasikara (HVM), sans avoir eu à recourir forcément au boycott, ne participera pas au scrutin du fait qu’il n’a à son compte aucun élu.
Ravalomanana et Rajaonarimampianina, les deux grands perdants de la situation, auront du mal à digérer la victoire certaine de l’IRMAR. Au fait, Ravalomanana et Rajaonarimampianina, le binôme de l’échec, le tandem perdant, ruminent chacun les erreurs commises durant leurs parcours du passé. Les fausses pistes conduisent naturellement vers les faux espoirs et ces derniers vers la galère. Qui l’eût cru, un seul instant, que le tout-puissant TIM et le grand HVM finiront leur trajectoire respective de cette manière.
A ne pas oublier que le parti Malagasy Miara-Miainga (MMM), membre influent de l’ARMADA, principale plate-forme de soutien au candidat numéro 13, Rajoelina Andry Nirina, lors de la présidentielle de 2018, présente des candidats au poste de sénateurs à Antananarivo et à Toamasina pour le 11 décembre prochain.
Selon l’esprit et la lettre de la Constitution, le Sénat tient un rôle-clé dans le développement des Collectivités territoriales décentralisées (CTD). Dans l’article 81, paragraphe 1,
« … le Sénat représente les CTD. » Et l’article 83 « Le Sénat est consulté par le Gouvernement pour donner son avis sur les questions économiques, sociales et d’organisation des Collectivités territoriales décentralisées ».
Bref, la Chambre haute est le porte-parole privilégié des CTD auprès de l’Exécutif. Compte tenu de ce rôle évident, les sénateurs joueront un rôle de premier plan dans la mise en marche des stratégies pour le redressement des Communes. Sénateurs, maires et conseillers municipaux et ruraux sont de fait des partenaires incontournables.
On comprend aisément le choix de certains grands élus TIM à se rallier du côté de la formation présidentielle et jeter leur dévolu aux candidats de l’IRMAR. Ils ont passé outre les consignes de leur parti notamment de leur chef. Il s’agit pour eux d’une question d’intérêt supérieur de leurs circonscriptions.
On s’achemine légitimement vers la razzia de l’IRMAR !
Rasolo