Publié dans Politique

Concession Ravinala Airports - La souveraineté de l’Etat bafouée

Publié le dimanche, 13 décembre 2020

Le contrat de concession des aéroports internationaux d’Ivato - Antananarivo et de Fascène – Nosy Be, établi entre l’Etat malagasy et la société Ravinala Airports, fait scandale. En effet, ledit contrat est clairement au détriment de l’Etat malagasy et fait se poser de sérieuses questions sur les tenants et aboutissants de l’attribution de la concession à ce consortium pour un financement de 240 millions de dollars et d’une durée de 28 ans. Déjà, ce coût est très élevé par rapport aux prix pratiqués dans le monde entier et par rapport aux rendus. Pour comparaison, le coût des travaux du JKA, aéroport de Nairobi-Kenya, de 93 millions de dollars vaut 2,5 fois moins cher que les travaux entrepris à Ivato. Pourtant, celui de Nairobi comporte plus de travaux comme notamment les aires de stationnement des avions, la création d’un quatrième terminal et de parkings, la réhabilitation et l’extension des trois terminaux de départ existants et du terminal d’arrivée, la réhabilitation de la piste d’atterrissage, du parking avions et la mise à niveau du système d’éclairage, la réhabilitation des terminaux domestiques ainsi que le terminal Greenfield et la construction d’une nouvelle piste d’atterrissage. Des travaux immenses comparés à ceux entrepris sur l’aéroport d’Ivato. Dans la concession établie avec Ravinala Airports, aucune nouvelle piste n’est prévue être construite. Le concessionnaire a hérité de toute l’ancienne infrastructure gérée par l’ADEMA et s’est contenté de construire un tarmac qui, du reste, ne correspond pas aux normes requises.
Il faut en outre savoir que l’Etat malagasy ne détient aucune action dans le capital de Ravinala Airports et est absent de l’organe de décision de cette dernière. Par ailleurs, les taxes payables par les passagers, en l’occurrence la redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires, ont été visiblement augmentées. Cela signifie que les passagers financent les infrastructures. Se pose alors la question de la durée de 28 ans de la concession, alors qu’avec les taxes appliquées aux passagers, l’investissement devrait être amorti sur une période relativement courte. Soulignons également que contrairement à ce qui a été dit, l’Etat malagasy a investi dans cette concession. En effet, l’Etat indemnise l’ADEMA pour les biens détachés de celui-ci pour le concessionnaire. Autrement dit, il y a un investissement de l’Etat en plus des terrains domaniaux qui restent la propriété de cette dernière. L’Etat paie donc les infrastructures utilisées par le concessionnaire sans rien percevoir en retour. Il est intéressant de noter, en effet, que l’Etat malagasy n’aurait pas perçu la composante fixe prévue lui être reversée par Ravinala Airports. Des informations rapportent en outre que la concession coûterait dix fois plus cher annuellement à la compagnie aérienne malagasy Air Madagascar. Quid, par ailleurs, de l’éviction des opérateurs historiques qui opèrent à Ivato et Nosy Be. Les démêlés de Ravinala Airports avec Sofitrans, Madagascar Ground Handling ont défrayé la chronique. Des informations rapportées par la presse indiquent que cette société lorgnerait également sur les activités confiées à CSPI Madagascar. En somme, le contrat léonin établi entre l’Etat malagasy et cette société nécessite une révision partielle voire totale afin de rétablir l’équilibre, et que l’Etat malagasy retrouve sa souveraineté.
La rédaction

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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