Publié dans Politique

Insécurité - « Le District de Tsaratanàna est une zone rouge »

Publié le lundi, 21 décembre 2020


Toutes les Communes dans le District de Tsaratanàna sont classées zone rouge déplore le député Ratsimanosika Alexandre Andriamanantena, lors d’un entretien. L’insécurité y règne et elle a pris une autre forme. Interview.
La Vérité (+) : Quel bilan faites-vous de l’insécurité dans le District de Tsaratanàna ?
Député Ratsimanosika (=) : Depuis des décennies, le District de Tsaratanàna est tristement célèbre en matière d’insécurité. Mais depuis la prise de fonction du Président de la République Andry Rajoelina, l’insécurité n’était qu’un mauvais souvenir. Or, depuis quelques mois, le cauchemar semble reprendre du poil de la bête. La population est terrorisée à l’idée de perdre en une nuit des épargnes faites pendant des années ou de perdre la vie en une fraction de seconde.
(+) : Pourquoi dites-vous cela ?
(=) : L’insécurité a pris une autre forme dans le District. Dimanche dernier, vers minuit par exemple, des dahalo ont kidnappé une femme et son enfant âgé de 1 an dans le Fokontany Antsahavola, dans la Commune urbaine de Tsaratanàna, en plein centre-ville. Ce n’est qu’avant-hier que les ravisseurs ont pris contact avec la famille et réclamé 10 millions d’ariary. Une somme dont les membres de la famille ne disposent pas.
(+) : Et où en sont les Forces de l’ordre dans cette affaire ?
(=) : Justement, on ne sait rien. Raison pour laquelle je lance un vibrant aux différents responsables étatiques de prendre les mesures idoines pour résorber l’insécurité dans le District. Juste après la prise de fonction du Chef de l’Etat, le calme plat régnait. La population s’adonnait à ses activités en toute quiétude. Actuellement, il y a peut-être un laisser-aller de la part des Forces de l’ordre.
(+) : Vous avez dit que l’insécurité a pris une autre forme. Quelle est cette évolution ?
(=) : Les vols de bovidés ne sont plus monnaie courante dans le District de Tsaratanàna comme par le passé. Outre les cas de kidnapping, les dahalo ciblent les gens qu’ils pensent avoir beaucoup d’argent. Ils ont également dans leur ligne de mire les exploitants aurifères. Dès que le bruit s’ébruite qu’un exploitant a trouvé de l’or, il ne passe pas la nuit. Le soir venu, les dahalo frappent très fort. Au mois de novembre dernier, près de 30 dahalo ont pris d’assaut 4 camions et un taxi-brousse. Une fillette y a laissé la vie à ce moment-là.
(+) : Quelle solution reste-t-il pour la population dans ce cas puisque vous dites que les Forces de l’ordre semblent inertes ?
(=) : Les villageois désertent le village la nuit. Ils cuisinent vers 16h et dorment dans la forêt. Ils se sentent plus en sécurité de cette manière puisque la nuit cache leur présence. Mais ce n’est qu’une solution provisoire.
(+) : Qu’attendez-vous des différents responsables étatiques face à cette situation ?
(=) : Toutes les Communes dans le District de Tsaratanàna sont des zones rouges, même dans le chef-lieu de district. La solution la plus facile est d’augmenter l’effectif des éléments des Forces de l’ordre. Le CSAO d’Andriamena attend le reste de son effectif total. Les brigades, les postes avancés et les postes fixes de la Gendarmerie doivent être renforcés.
(+) : Mais est-ce suffisant ?
(=) : Ce n’est pas suffisant mais c’est un début. Nous attendons également beaucoup du nouveau chef de district. Cela fait presque un an que le chef de district est parti en retraite. Et pendant ce temps, il n’a pas été remplacé, il n’a alors fait qu’assurer les affaires courantes. Le nouveau chef de district, qui vient d’être nommé, il y a près de deux semaines, en tant que président de l’OMC, devra apporter une solution durable à cette insécurité pour matérialiser la promesse du Président de la République, celle d’apporter une sécurité durable dans le District de Tsaratanàna.
Propos recueillis par Boaza

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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