Publié dans Politique

Barea de Madagascar - Ne tirez pas sur l’artiste Dupuis !

Publié le mardi, 02 mars 2021


Ces derniers temps, l’entraineur de l’équipe nationale malagasy de football, Nicolas Dupuis, est victime de dénigrement sur les réseaux sociaux. Une campagne sans précédent dont tout le monde connait les initiateurs qui le qualifient de touche à tout en ne se contentant pas de l’aspect technique et de son poste de sélectionneur. Une remarque certes justifiée pour des sélections nationales dirigées par des professionnels, des consciencieux et expérimentés de la tête de la fédération jusqu’au simple employé de la sélection. Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour Madagascar où le « moramora » associé à la susceptibilité des uns et des autres semble le leitmotiv. Un slogan que Nicolas Dupuis a jeté dans la corbeille dès sa nomination au poste de sélectionneur de Madagascar. Témoin du débâcle des Barea de Madagascar face à la RD Congo (1-6) au stade Rabemamanjara de Mahajanga dans le cadre de la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017, Nicolas Dupuis savait par quel bout commencer afin d’avoir une équipe compétitive et apte d’arracher, enfin, un ticket pour la phase finale d’une Coupe d’ Afrique des Nations.
Malgré le peu de moyen financier que lui a proposé la fédération malagasy face à l’ampleur du chantier, Nicolas Dupuis a accepté de relever le défi après avoir obtenu le soutien du président de l’association nationale de l’époque, Ahmad. Celui-ci, élu à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), a dû abandonner son poste à la Maison du football à Isoraka. Et c’est à partir de cette période que Nicolas Dupuis était en délicatesse avec certains dirigeants de la fédération malagasy. En tant que professionnel jusqu’au bout de ses ongles, il préfère écouter la voix des vestiaires que celle de la tribune officielle. La voix des joueurs ne demande pas le ciel mais de quoi leur offrir la sérénité pour affronter chaque échéance. Le ratissage des joueurs expatriés ayant une origine malagasy, la quête des rencontres amicales internationales, un hébergement digne de ce nom à chaque regroupement à domicile, et une prime de victoire. Bref, un classique sous d’autre cieux mais un luxe pour certains.
Afin de satisfaire ces demandes des joueurs et leur exiger de résultats en retour, Nicolas Dupuis s’est plié en quatre. Et face à la léthargie de l’administration fédérale, plus concentrée aux élections des membres et président de la fédération, le sélectionneur français s’est trouvé dans l’obligation d’être au four et au moulin. L’avènement du comité de normalisation est loin d’avoir arrangé les tâches de Nicolas Dupuis.
En dépit de ces tracasseries, pari gagné pour le coach qui a réussi à qualifier, pour la première fois de son histoire, la sélection malagasy à une phase finale de la CAN, celle de 2019. Et en Egypte, l’équipe des Barea a réussi un parcours plus que fabuleux pour un coup d’essai en parvenant aux quarts de finale. Durant l’épopée égyptienne, l’équipe nationale malagasy n’avait pas à envier des formations en lice. Tant sur le plan technique, équipements, motivation et surtout le soutien moral de tout un peuple, les Barea de Madagascar étaient aux anges.
Pour cette année 2021, l’équipe malagasy est en course pour la CAN 2021 décalée. En bonne place pour prendre l’un des billets de qualification de son groupe, elle se heurte pourtant à des actes pas très catholiques perpétrés par des inconscients. Les attaques en règles contre Dupuis en font partie. L’exil du président de la fédération nationale complique la situation entraînant, par exemple, l’indécision autour du choix de l’équipementier. Et dire que le match se tiendra dans une quinzaine de jours.
C’est encore au coach Dupuis, toujours à l’écoute de la voix des vestiaires, de faire avancer les choses. Avec l’appui de TELMA, principal sponsor de la FMF depuis plus d’une décennie quand tout le monde lui a tourné le dos, de certains membres du comité exécutif et avec la bénédiction des cadres des Barea, Nicolas Dupuis a accéléré la décision de ce beau monde à choisir « Macron », une marque de renommée internationale, comme équipementier de la sélection malagasy pour ses prochaines sorties internationales. Et ce à la place du controversé « équipementier » qui n’a même pas habillé une équipe de quartier mais placé en tête du résultat par la commission ayant dépouillé et étudié les dossiers des candidats à l’appel d’offres pour vêtir les sélections nationales malagasy…
Cette réussite de Nicolas Dupuis à mobiliser autour des Barea les fans de la balle ronde de la Grande île ne plait pas, et pas du tout, à une frange d’amateurs qui semble avoir perdu la main mise sur une affaire jugée par certains de juteuse. Désormais, l’important c’est de faire corps et âme avec l’équipe des Barea afin qu’elle puisse avoir une seconde qualification à la CAN. C’est le rêve de tous les Malagasy, du Président de la République aux simples citoyens lambda, alors arrêtez de tirer sur  l’artiste…
Rata



Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff