Publié dans Politique

Covid-19 à Madagascar - Le variant sud-africain s'invite au cœur de la 2ème vague de l'épidémie

Publié le dimanche, 21 mars 2021

C'est officiel ! Le Président Andry Rajoelina a confirmé, au cours de son intervention télévisée sur la chaîne nationale samedi que Madagascar entame bel et bien la deuxième vague des contaminations de l'épidémie liée à la Covid-19, un an jour pour jour après l'annonce des premiers cas dans le pays. Une déclaration prévisible qui, néanmoins, a tenu en haleine des millions de Malagasy devant leur poste télévisé puisque le Chef de l'Etat a aussi annoncé la présence du variant sud - africain à Madagascar, selon le résultat d'une quinzaine de tests envoyés à l'institut Pasteur de Paris en France le 11 mars dernier. Selon les hypothèses, ce variant a pu s'introduire dans le pays par le biais de migrants transportés à bord d'embarcations clandestines en provenance des Comores. En ce moment, Mahajanga et Nosy  Be recensent des cas avec ce variant sud - africain.

 

D'après les statistiques de l'Organisation mondiale de la Santé, cette nouvelle souche du Coronavirus est présente dans 58 pays. Le variant sud - africain peut réinfecter les personnes ayant déjà contracté la maladie et peut apparaître avec des symptômes plus sévères. Au mois de février dernier, cette organisation a fait part de son inquiétude face à la baisse d'efficacité des vaccins contre le variant sud - africain du Coronavirus. D'après des experts européens, le variant sud - africain serait 50% plus contagieux que la souche classique. Pour le cas de Madagascar, ce variant touche une classe d'âge de plus en plus jeune avec un risque de décès plus élevé.

Le Président prévient aussi sur l'existence de faux - négatifs qui pourraient être trompeurs. Face à cette nouvelle menace, le Président a lancé un vibrant appel à toutes les personnes présentant les symptômes classiques du Covid-19 c'est-à-dire toux, fièvre, diarrhée à rejoindre les centres de santé comme les CSBII et les hôpitaux « manara - penitra » pour recevoir le traitement adéquat sans attendre les tests de dépistage.

Les gélules « CVO plus » intégrées dans le protocole de traitement

Dès cette semaine débutera la distribution du tambavy « Covid Organics »   dans les Fokontany de la Capitale, ainsi que les trois autres Régions qui enregistrent une hausse des cas de contaminations comme dans la Région de DIANA, Boeny et Atsinanana. Le Chef de l'Etat informe également que le protocole de traitement des patients inclura désormais l'utilisation de « CVO plus » qui sera distribué à toutes les personnes testées positives. Ces dernières bénéficieront également d'un scanner gratuit en cas de besoin pour la détection des complications de la maladie.

Le Président de la République a également abordé la question qui entoure la vaccination contre le Covid-19.

« Moi personnellement, je n'ai pas été vacciné et je n'envisage pas de le faire. Ceci (le CVO plus) m'aide à me protéger et à protéger ma famille », a-t-il déclaré. Le numéro un de l'Exécutif a également clarifié la position de l'Etat face à cette question de vaccination. Et lui de souligner que « le Gouvernement malagasy n'a jamais affirmé être contre la vaccination. Nous sommes juste en phase d'observation car la question nécessite encore une profonde réflexion ».

Le régime ne s'oppose néanmoins pas à ce que les différentes représentations diplomatiques à Madagascar procèdent à l'importation de vaccins pour leurs ressortissants.

L'homme fort du pays rappelle les nombreuses contraintes liées à l'importation et l'utilisation des vaccins comme le mode de conservation ou encore la fréquence des injections (au moins deux fois pour une meilleure efficacité) qui doivent être prises en compte avant de prendre une décision. Il annonce la poursuite des consultations auprès des membres de l'Académie malagasy de médecine à la suite de sa lettre de saisine à l'endroit de la même Académie, la semaine dernière.

Pas de confinement mais …

Durant l'annonce des mesures pour faire face à la 2ème vague de la Covid-19, le Président écarte, pour le moment, le retour au confinement du pays. Toutefois, il a réitéré, à plusieurs reprises, le message à l'endroit du peuple malagasy en vue du strict respect des gestes barrières : port de masque et respect de la distanciation sociale. Concernant la prise en charge des patients, le Chef de l'Etat annonce la réouverture du centre d'accueil des formes graves au sein du village à Andohatapenaka et ce, outre le centre de dépistage. La Brigade d'intervention spéciale (BIS) et ainsi que la plate - forme CovData pour l'orientation en ligne des malades seront également de nouveau opérationnelles.

Pour les autres dispositions, le Président affirme que les compétitions sportives peuvent encore avoir lieu mais sans public à condition d'obtention d'autorisations spéciales. La décision du Conseil des ministres pour les rassemblements de personnes limités à 200 au maximum est maintenue. En revanche, les enterrements ne doivent compter plus de 10 personnes et l'inhumation des personnes décédées à la suite de la Covid-19 doit s'effectuer le plus rapidement possible.

Etant donné la présence du variant sud - africain, l'Etat a décidé la fermeture des frontières intérieures pour Nosy  Be et Mahajanga et ce pour une durée de 15 jours. Les derniers vols depuis l'île aux parfums à destination de l'étranger seront programmés pour samedi prochain avant la fermeture totale des frontières aériennes. Ces mesures pourront évoluer en fonction de l'évolution de la pandémie sur l'ensemble du territoire. Cette intervention du Président Andry Rajoelina pourrait donc être le début d'une nouvelle série de sorties médiatiques dans cette 2ème vague de l'épidémie.

La Rédaction

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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