Jean Claude Ratsimivony, PDG Groupe JCR
« Je salue ce grand homme qui m'a laissé une grande impression ces derniers temps. Quel que soit l'homme, quelle que soit l'opinion que l'on se fait de lui, la Nation a perdu un de ses fils parmi les plus brillants. Je n'ai pas assez de mots pour le remercier aussi sans qu'on lui ait demandé quoi que ce soit, c'est d'avoir fait découvrir le baume fosa aux Malgaches et au monde entier. Reconnaissance et gratitude. Nous tenons à présenter toutes nos sincères condoléances à la famille et leur souhaitons bon courage, pas une seule feuille ne peut tomber d'un arbre sans que son tour soit arrivé. Adieu Mr le Président ».
Général Ranto Rabarisoa, ancien président du CMDN
« Je me rappelle d’un homme très respectueux et qui accordait beaucoup d’importance à l’aspect humain », affirme cet ex – numéro un du Conseil militaire de défense nationale. Et d’ajouter que « Je suis de très loin son cadet, nous avions environ 15 ans d’écart d’âge mais il ne m’a jamais tutoyé ni m’avait appelé par mon prénom. Il a toujours fait preuve d’un grand respect et en a fait de même avec ses interlocuteurs ainsi que ses collaborateurs ».
Ramisandrazana, un des ténors du parti AREMA
« Il était très rigoureux par rapport à l’utilisation de la langue malagasy. Quand on discutait avec lui, on devait soit parler intégralement en malagasy soit entièrement en français. Il avait horreur qu’on mélange les deux langues lorsqu’on parlait avec lui. L’ancien Président Didier Ratsiraka était également une personne qui était très à l’écoute. Il pouvait écouter attentivement une personne parler sans la moindre interruption avant d’exprimer son avis, s’il était d’accord ou pas avec ce qu’on dit. »
Anny Andrianaivonirina, Présidente des Femmes journalistes
« Adulé au-delà de la raison des fois, haï, aimé, vénéré, suivi...beaucoup d'adjectifs pour l'attachement de tout un chacun à l'ancien Président Didier Ratsiraka. Ce Président-là m'a fait peur, eh oui. Il m'a fait rêver aussi. Le genre de personne devant qui je reste baba quand il parle même si des fois après, je râle. C'était un vrai Président. Mes sincères condoléances à toute sa famille. A tous ceux qui étaient de son parti, vous perdez un grand leader. Mes condoléances. Aux Malgaches, nous avons perdu celui qui nous a mis sur un piédestal en Afrique ».
Paul Bert Rahasimanana, dit Rossy, député de Madagascar
« Deba a soigné dans les détails sa sortie par la grande porte. […] Deuil national d’une journée pour laisser aux férus de foot comme lui assister au match à Toamasina d’où il vient et laisser jouer les Barea dans ce stade flambant neuf dont il a posé le premier gradin appelé dans toute l’île « mitabe » ! Il ne reste plus qu’à baptiser ce stade à son nom, lui qui était avant-centre à St-Michel pendant sa scolarité, et en reconnaissance de ce qu’il a fait pour le foot malagasy du temps du Club M. Souvenez-vous, « Ampidiro maître Kira » et ce dernier avait marqué. Amiral… chapeau et bon voyage. Et comme disent très bien les mpihira gasy « Handimby izay handimby an’ireny ».
Docteur Martial Henry, ami de jeunesse de l’Amiral
« J’ai beaucoup de tristesse car c’était un condisciple de classe de lycée. J’ai fait sa connaissance en 1955 sur le terrain de football de Toamasina. On était ensemble également au lycée Gallieni à Antananarivo. Après j’ai été à la faculté de médecine de Paris. Et j’ai été logé à la maison des étudiants de Madagascar à Arago, lui était étudiant à Brest, et on se rencontrait tous les samedis à la maison des étudiants de Madagascar, on avait l’opportunité de faire un petit repas à la malagasy, le « romazava ». C’est un ami de ma jeunesse. Il est devenu Président de la République malagasy mais on a gardé des relations amicales. Et je profite de cette occasion triste pour adresser toutes mes condoléances à sa famille et au peuple malagasy ».
Dex Manankasy, sociologue et artiste basé à Mahajanga
Pour lui, le défunt Président est un fédérateur. « Il est prouvé que lors de son décès, les différents protagonistes politiques savent se serrer les mains. Qu’ils aient conscience que le pays traverse une grande épreuve en ce moment et qu’ils fassent montre d’une volonté réelle de le sauver, de protéger la population et sa patrie. Beaucoup sont terrassés par le virus à cause du manque flagrant d’équipements, d’éducation et surtout de la sous-alimentation. J’exhorte les politiciens, du pouvoir comme de l’opposition ou ceux se disant neutres, à se débarrasser de leur hypocrisie ».
Erick Rabemananoro, doctorant en science politique résident à Washington
« Maintenant que l’Amiral a été inhumé, on peut démoucheter les fleurets sans fanatisme aucun pour s’intéresser au bilan de cet homme à l’intelligence et à la culture exceptionnelles, et qui a toujours pris à cœur de s’entourer de brillants intellectuels. Mais au final, pour quels résultats ? Certes, Didier Ratsiraka, c’est d’abord l’homme des réalisations indiscutables, comme la sortie de la Zone franc, la centrale électrique d’Andekaleka, les centres universitaires régionaux et le Palais national de la culture et des sports de Mahamasina. Avis aux incultes qui penseraient que l’histoire de l’humanité commence avec leur naissance ».