Le Premier ministre, la présidente de l'Assemblée nationale et le ministre des Postes ont, eux aussi, reçu la copie de cette lettre dont l'objet n'est autre qu'un droit de réponse aux propos de ce représentant de l'ARTEC qualifiés par ces trois opérateurs d'allégations infondées. Ce dernier aurait déclaré aux députés que « seules 30% des Communes du pays sont actuellement couvertes par un réseau 4G, 63% par la 3G et la 2G étant plus importante mais de mauvaise qualité ». Une affirmation qui a fait sortir de leurs gonds, TELMA, Orange et Airtel à travers le groupement.
« L'ARTEC dispose pleinement de toutes les données relatives aux réseaux et dispose d'un pouvoir de contrôle et d'audit qu'elle peut pleinement utiliser pour connaitre la situation actuelle exacte du réseau existant à Madagascar. D'autant plus que le groupement vient de remettre comme chaque année le rapport détaillé obligatoire de 172 pages comprenant plus de 117 indicateurs contrôlables » persistent et signent Patrick Pisal Hamida, Michel Degland et Eddy Kapuku pour réfuter les allégations du représentant de l'ARTEC.
Ces propos inacceptables et trompeurs du régulateur, continuent les trois dirigeants des grands opérateurs à Madagascar, donnent ainsi aux députés une image négative du secteur et une mauvaise image du pays. Les études internationales indépendantes ont placé effectivement Madagascar numéro 1 en Afrique en termes de qualité de l'Internet.
Concernant les tarifs proposés par les opérateurs, l'ARTEC, à travers les documents en sa possession, est en mesure de clarifier les parlementaires qu'ils sont loin d'être exorbitants. Bref, dans cette lettre, le groupement accuse l'ARTEC de ne pas défendre ses causes bien que le secteur des télécommunications soit le seul à baisser le tarif au fil du temps contrairement aux autres secteurs. Et ce, bien que « tous les facteurs de coût ne cessent d'augmenter depuis ces dernières années ».
De l'ingratitude
Joints au téléphone sur la véracité de cette lettre et leurs griefs contre les autorités, les trois opérateurs sont unanimes pour dénoncer un seul point, le mode de gouvernance du secteur. A eux de citer quelques exemples entre autres la nomination du PCA de l'ARTEC attaquée à raison par le GOTICOM devant le conseil d'Etat et qui a été annulée , la suspension du processus d'appel d'offres pour la sélection d'un nouveau DG de l'ARTEC ainsi que l'absence totale de dialogue entre les deux parties depuis des mois et caractérisée par ce refus des autorités de tutelle de répondre aux multiples demandes de réunions de travail.
« Nous déplorons qu'au lieu d'être félicités pour les investissements sans relâche pendant cette période difficile, nous sommes accusés de tous les maux. Sachez que Madagascar est l'un des pays en Afrique qui a le plus tiré son épingle du jeu en ce moment grâce à la qualité de ses télécommunications. A preuve, tous les call centers ont vu leur carnet de commandes se gonfler permettant ainsi la création des milliers d'emplois supplémentaires ces derniers mois. Tout le monde est aujourd'hui conscient de l'importance des investissements réalisés qui permettent actuellement au secteur privé et public d'utiliser la visioconférence. Du Conseil des ministres aux réunions du staff des sociétés privées en passant par la session des parlementaires », nous rétorquent les signataires de ce courrier résumant leur amertume et déception.
Ces trois opérateurs félicitent d'ailleurs la création de cette commission d'enquête parlementaire. Elle permettra sans doute « de mettre en lumière les différentes atteintes aux droits des trois opérateurs et les obstacles »…
La rédaction