Publié dans Politique

Campagne de vaccination anti-Covid-19 - Une dernière journée mouvementée

Publié le jeudi, 17 juin 2021

La campagne de vaccination contre la Covid-19 a pris fin hier. Malheureusement, le dernier jour de l'administration de la première dose ne s'est pas déroulé comme prévu.  Malgré les affiches publicitaires indiquant la date du 17 juin comme dernier jour, des centres de vaccination n'ont plus été opérationnels hier. C'était le cas du vaccinodrome installé à l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA). Or, de longues files d'attente y ont été déjà observées très tôt le matin.  

« Les informations à la télévision ont indiqué que nous pouvons encore se faire vacciner aujourd'hui (ndlr : hier). Or, à notre arrivée, il n'y a plus de responsable pour nous vacciner (…) et des bruits courent même qu'il n'y a plus de vaccin (…) ». C'est à ces témoignages que la déception voire la colère des gens venus à Ampefiloha se résume.  Des responsables du ministère de la Santé publique ont été vus sur place mais en voyant la tension qui montait, ils ont vite décampé du lieu. Joint au téléphone, le directeur du programme de vaccination élargie, le Dr Rivomalala Rakotonavalona, a sous-entendu l'application d'une nouvelle consigne mettant fin à la campagne même si elle a été programmée de poursuivre encore le vaccin durant toute la journée. « Effectivement, l'administration de la première dose a été interrompue suite à une réunion qui a eu lieu ce matin (ndlr : hier) auprès du ministère concernant l'organisation de cette vaccination. Mais une fois cette rencontre terminée, l'inoculation des doses restantes a repris dans toute la Grande île. A partir de ce jour, date de péremption,  aucune administration de dose ne sera plus faite », a rassuré par la suite le numéro un de la Santé publique le Pr Rakotovao Hanitrala Jean Louis, dans une interview préenregistrée.

De telle situation s'est déjà produite la semaine dernière à l'AMADIA Faravohitra. Selon une source, cet établissement a été confronté à un manque de personnel et de logistique, les responsables ont été ainsi contraints d'arrêter la vaccination plutôt que prévu. Heureusement, le problème a été vite résolu et ses patients ont pu recevoir leur première dose.

163 000 personnes vaccinées

Depuis le 10 mai dernier, jour du lancement officiel de la campagne de vaccination anti-Covid-19, jusqu'à avant-hier, Madagascar a immunisé 163 000 personnes sur l'ensemble du pays. Statistiquement parlant, environ 65% des 250 000 doses reçues à travers le mécanisme COVAX ont été utilisées. Tel est le bilan communiqué par le ministère de la Santé publique hier. Etant donné que l'administration de la deuxième dose s'est encore poursuivie dans l'après-midi, ce chiffre pourrait encore changer. Notons que le Gouvernement malagasy a obtenu 250 000 doses du vaccin AstraZeneca Covishield produit par Serum Institute of India  à travers le programme COVAX. Au début, des centaines de personnes ont répondu présent auprès des sites de vaccination mais le nombre des personnes vaccinées a progressivement augmenté vers la troisième semaine jusqu'à des milliers d'administration par jour.  Rappelons que la première dose a été, au départ, réservée aux agents de santé, aux Forces de l'ordre, aux personnes diabétiques, à des travailleurs sociaux et à d'autres personnes vulnérables. Avec la faible couverture vaccinale enregistrée, le vaccin a été ouvert au grand public, au plus de 18 ans entre autres. Cette stratégie a occasionné une grande affluence ayant même conduit à la multiplication de vaccinodromes.   Pour Antananarivo, à part l'hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), le CSS Tsaralalàna, le camp militaire d'Ampahibe, l'AMADIA Faravohitra, il existait de nouveaux sites de vaccination au niveau des cliniques des Nations unies à Andraharo, au stade MALACAM Antanimena, à l'Esplanade d'Ankatso, à l'école polyclinique Vontovorona, au théâtre de verdure d'Analamahitsy, aux 67ha  près de l'Eglise Salema et à Ambohimanarina.   A cela s'ajoutent les OSTIE et autres structures de santé dont les Centres de santé de base niveau II  (CSB II).

La deuxième dose pour bientôt

A l'heure où nous mettons sous presse, le ministère de la Santé publique n'a communiqué aucune nouvelle sur l'arrivée de la deuxième dose, à part la confirmation de son acheminement à Madagascar qui se fait à travers le programme COVAX. En effet, la date d'arrivée et le nombre de doses à recevoir ne sont pas encore communiqués. A en croire la date de rendez-vous, fixée deux mois après la première administration, la deuxième phase de la campagne vaccinale doit débuter vers mi-juillet, c'est-à-dire dans environ trois semaines. Le premier responsable du ministère, le Pr Rakotovao Hanitrala, a juste précisé hier que son département est actuellement en train de préparer l'arrivée de la deuxième dose du vaccin Covishield.  A cette occasion, il n'a pas manqué de sensibiliser la population à appliquer les gestes barrières sanitaires.  Et surtout de rappeler que Madagascar dispose le Covid-Organics. « Le CVO a déjà montré son efficacité en guérissant des personnes testées positives à la Covid-19 et en préservant de nombreuses personnes du virus », a-t-il insisté.  

Invalidation du « Covishield » en Europe  

Le ministère de la Santé publique consterné, l'OMS muette !

« La réouverture partielle des frontières et l'entrée sur le territoire de la France métropolitaine est de nouveau possible. Quel que soit le motif de séjour et sans laissez-passer spécifique, sur présentation d'une preuve de vaccination complète au moyen de l'un des 4 vaccins reconnus par l'Union européenne, Moderna, Pfizer, AstraZeneca ou Johnson & Johnson, et uniquement l'un de ceux-là. Le vaccin Covishield n'est pas, à ce stade, reconnu par les autorités sanitaires européennes ». Telle a été la déclaration publiée par l'ambassade de France à Madagascar dans sa page Facebook mercredi dernier. Etant donné que Madagascar s'est servi du vaccin Covishield pour immuniser sa population, la nouvelle a vite suscité de nombreuses réactions inquiétantes. Alerté également par cette annonce, le ministère de la Santé publique, et non moins première autorité sanitaire à Madagascar a avoué ne pas être au courant de ce refus. « Personnellement, je suis très étonné d'apprendre le refus des autorités sanitaires européennes par rapport au vaccin Covishield tout en sachant que le premier lot des 250 000 doses provient de l'initiative COVAX avec l'Organisation mondiale  de la santé (OMS). Faut-il savoir aussi que des membres des corps diplomatiques, dont Giovanni Di Girolamo, ambassadeur de la délégation de l'Union européenne à Madagascar et en Union des Comores, ont honoré de leur présence l'arrivée de ces doses. La question se pose actuellement s'il existe un vaccin spécifique pour les Africains mais qui ne seront pas valables en Europe, et des vaccins attribués particulièrement aux Européens », a martelé le Pr Rakotovao Hanitrala, ministre de la Santé publique hier.  Et d'ajouter que l'OMS a été déjà saisie pour apporter plus d'explications.  Toutefois, malgré les approches effectuées auprès de l'OMS, aucune information s'y rapportant n'a été obtenue. Faut-il rappeler que le premier représentant de l'Union européenne à Madagascar  lui-même s'est fait administrer de la première dose du Covishield  accompagné de son staff sur le site de l'UN Madagascar. 

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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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