La Banque mondiale soutient les efforts du Gouvernement à faire face à la pandémie de Covid-19 ainsi qu’à engager une reconstruction efficace. Elle a octroyé à la Grande île une aide financière d’un total de 490 millions de dollars pour financer quatre projets qualifiés de structurants de développement, approuvés au préalable par le Conseil d’administration de la Banque mondiale. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’un engagement plus global de l’Institution de Bretton Woods auprès de Madagascar à hauteur de 1,1 milliard de dollars. La signature de l’accord s'est tenue hier au palais d’Iavoloha au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence du Président Andry Rajoelina et de Marie-Chantal Uwanyiligira, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar.
Dans le cadre de ce soutien, le secteur de la santé bénéficiera ainsi d’un soutien à hauteur de 100 millions de dollars afin d’appuyer l’acquisition de vaccins contre la Covid-19 et au renforcement du système de santé. Le deuxième secteur à bénéficier de cette aide sera le secteur économique. 150 millions de dollars seront en effet alloués à ce secteur, à travers le Projet de transformation économique pour la croissance inclusive (PIC3). Ce projet s’adressera particulièrement aux Petites et moyennes entreprises et entrepreneurs dans les secteurs du tourisme, de l’agribusiness et numérique. 200 millions de dollars seront alloués dans le secteur routier. Ce financement permettra aux autorités gouvernementales d’effectuer l’entretien et la maintenance de 1 200 km de routes à Madagascar dont la RN2, RN7, RN4, RN34, RN3a, RN5a, RN30, RN30a, RN50, RN12, RN45 et la RN25. Enfin, le Projet d’agriculture durable par une approche paysage (Padap) bénéficiera d’un fonds additionnel de 40 millions de dollars, qui contribuera à accroître l’accès aux services d’irrigation et aux techniques agricoles durables.
Marque de confiance
Le Président de la République de Madagascar, durant son discours de circonstance, a tenu à louer la volonté et la détermination de la Banque mondiale à appuyer Madagascar dans l’expansion des programmes sociaux et économiques, notamment pour soutenir la résilience de la population face aux impacts socio-économiques considérables de la Covid-19. Il a également souligné l’importance de la contribution de l’Institution pour soutenir les secteurs porteurs de croissance afin de favoriser la croissance économique, et de réduire la pauvreté à Madagascar. La signature des accords souligne en outre l’excellence des relations entre la Banque mondiale et l’Etat malagasy, a souligné le Président Andry Rajoelina.
« Cette année Madagascar a enregistré un record d’engagement de 1,1 milliard de dollars grâce à l’IDA. Et aujourd’hui à travers la signature de ces quatre accords de financement, la Banque mondiale à travers l’IDA prouve à nouveau qu’elle soutient Madagascar et adhère à notre politique de développement », a-t-il précisément indiqué. Des propos qui rejoignent ceux de la responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. La signature de ces accords marque « le partenariat de qualité entre le gouvernement, le peuple et le groupe de la Banque mondiale (…) Nous nous réjouissons de l’excellente qualité de notre partenariat surtout que celui-ci apporte des résultats palpables qui touchent les 26 millions de malgaches », a indiqué Marie-Chantal Uwanyiligira.
Une signature qui vient par ailleurs également mettre du plomb dans l’aile des détracteurs du régime actuel. Lesquels soutiennent en effet une rupture de la confiance entre le pouvoir actuel et les partenaires financiers du pays et martèlent l’existence d’une mauvaise gouvernance et des détournements de deniers publics. Particulièrement regardant en ce qui concernant la gouvernance, les bailleurs tels que la Banque mondiale se seraient montrés réticents à accorder de nouveaux financements si les allégations de l’Opposition étaient avérées. Hormis les fonds pour le projet concernant l’acquisition de vaccin, dont le décaissement pourrait aller « très très vite », les premiers décaissements pour les autres projets sont dépendants des procédures et ne sont donc pas attendus avant cette année, à entendre les explications.
La Rédaction