Publié dans Politique

Présidents en exercice à Madagascar - Au moins quatre attentats manqués depuis 1975

Publié le mercredi, 28 juillet 2021


Le Général à titre posthume Richard Ratsimandrava était la première victime d’un attentat en mai 1975 à Madagascar. Cette tragédie jamais élucidée ayant marqué les annales militaro-politiques de la jeune République a laissé des traces ineffables dans les mœurs jusqu’à aujourd’hui. Son assassinat aurait été l’exploit d’un commando étranger, selon certaines versions.
Au moins, quatre attentats manqués ont été enregistrés depuis le drame d’Ambohijatovo dans la soirée du 11 mai 1975. Les Présidents Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et maintenant Andry Rajoelina sont tous sur la liste. Pour ce dernier, la tentative d’élimination physique dont les échos alimentent les actualités nationales depuis la semaine passée aurait été le deuxième de son genre.
Malgré les divergences de vue voire les rivalités latentes au sein des institutions de la République et militaires après l’arrivée au pouvoir de l’officier supérieur de la marine Didier Ratsiraka dans un contexte un peu trouble, celui-ci était à l’abri des coups fourrés durant longtemps. Le traumatisme occasionné par le crime odieux commis entre les deux premières Républiques y auraient été certainement pour quelque chose.
Coup tordu contre l’Amiral
A la longue, tout a fini par changer. Dans les années 1990, la sécurité de celui qui était devenu Amiral s’est révélée chancelante. Il aurait échappé à un coup tordu fomenté par quelques officiers conduits par le commandant Andriamaholison. Arrêté, celui-ci était emprisonné à Manjakandriana. Sa libération n’a eu lieu qu’après le passage éclair du Président français à l’époque, François Mitterrand, à Antananarivo le 15 juin 1990.
L’industriel Marc Ravalomanana a accédé au pouvoir dans un contexte plein d’incertitudes en 2002. Son accession au pouvoir était considérée comme le résultat d’un travail collaboratif des diplomates, politiciens, religieux… et officiers. A la suite des dissensions ayant éclaté au grand jour, un officier général de l’armée aurait – selon des informations officieuses – voulu mettre fin à la vie de l’ancien locataire d’Iavoloha peu de temps avant la présidentielle de 2006.
L’ancien instructeur des tirs à l’Académie militaire aurait voulu descendre à l’aide d’un armement lourd au bout de la piste d’Ivato l’avion à bord duquel se trouvait le Président alors rentré d’une mission à l’étranger. Arrêté, l’officier était écroué à la maison de force de Tsiafahy avec un autre politicien de renom. Tous les deux étaient libérés en 2009 à la suite d’une révolution ayant conduit à un changement dans la conduite des affaires nationales de l’époque.

Deux tentatives contre le Président Rajoelina
Le jeune maire d’Antananarivo Andry Rajoelina était monté à la plus haute fonction de l’Etat dans des conditions mouvementées, lui aussi. Près de deux ans à la direction de la vie de la Nation, il a été victime d’un attentat à la bombe artisanale sur la route du marais Masay dans la soirée du 3 mars 2011. Feu Mamy Rakotoarivelo, un des bras droits de l’ex-Président, était parmi les principaux suspects.
Sous la présidence du professeur Albert Zafy et de l’expert comptable Hery Martial Rajaonarimampianina, aucun épisode d’attentat n’a été entendu. L’actuelle occurrence qui a secoué le pays tout entier concerne une nouvelle fois un attentat contre le Président Rajoelina et implique des étrangers, de nationalité française, et des officiers en activité. L’on ne sait pas encore trop de ce qu’il en des tenants et aboutissants. Tout le monde attend le dénouement de cette affaire qui est prise très au sérieux au plus haut point par les responsables étatiques.
M.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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