Le COVAX vise à expédier 520 millions de doses en Afrique d'ici la d'année. Les livraisons de vaccins contre la Covid-19 du Fonds africain pour l'acquisition des vaccins (AVAT) de l'Union africaine sont en augmentation, avec une hausse prévue de 10 millions de doses par mois à partir de septembre. L'AVAT devrait fournir environ 45 millions de doses d'ici la fin de l'année.
Jusqu'à présent, presque 79 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 sont arrivées en Afrique et 21 millions de personnes, soit tout juste 1,6% de la population de l'Afrique, sont entièrement vaccinées. Les pays à revenu élevé ont administré 61 fois plus de doses par personne que les pays à faible revenu. Pour vacciner entièrement 30% de la population adulte de l'Afrique d'ici la fin de 2021, le continent a besoin de 820 millions de doses de vaccin, suivant un calendrier à deux doses.
Deuxième dose
La Tanzanie a lancé sa campagne de vaccination contre la Covid-19 après avoir reçu, le 24 juillet, sa première livraison d'environ 1 million de doses, un don de vaccins Johnson & Johnson du gouvernement des Etats-Unis par le canal du COVAX. La Tanzanie a rejoint le COVAX le 15 juin. Madagascar aussi est en train de partir pour la campagne de vaccination de la deuxième dose et de la première dose pour les personnes désirant se faire vacciner pour la première fois.
Le COVAX a récemment conclu de nouveaux accords avec Sinopharm et Sinovac afin de rapidement fournir 110 millions de doses supplémentaires aux pays à faible revenu. Le COVAX et la Banque mondiale sont prêts à
stimuler davantage l'approvisionnement en vaccins contre la Covid-19 des pays en développement à travers un nouveau dispositif de coûts partagés qui permet aux pays à faible revenu d'acquérir des doses en plus de celles entièrement subventionnées par les donateurs qu'ils reçoivent déjà par le canal du COVAX.
L'augmentation du nombre d'expéditions de vaccins survient alors que l'Afrique voit le nombre de cas de Covid-19 diminuer pour la deuxième semaine consécutive, après une hausse rapide et continue pendant huit semaines. Le nombre de nouveaux cas enregistrés a baissé de 18%, passant de 282 000 à 230 500 à la date du 25 juillet. Cette baisse est largement due à celle observée en Afrique du Sud, qui compte pour 37% de l'ensemble des cas, et à la Tunisie, qui représente 8% des cas.
Dangereuse résurgence
Vingt-deux pays africains ont vu le nombre de cas augmenter de plus de 20% pendant au moins les deux semaines précédant le 25 juillet. Par ailleurs, le nombre de décès enregistrés dans 17 pays africains a augmenté de 6 300 au cours de la même semaine. Le variant Delta, très transmissible, a été signalé dans 26 pays africains. Le variant Alpha a été détecté dans 38 pays et le variant Beta dans 15 pays. L'Afrique est encore en proie à une troisième vague.
« Le ralentissement limité du nombre de cas est réconfortant et source d'un optimisme très prudent. Mais nous ne sommes pas du tout au bout de nos peines. Nous devons tous rester vigilants. Un tiers des pays africains vit une dangereuse résurgence de cas et nous devons continuer à respecter les gestes barrières connus pour sauver des vies, comme le port du masque, une bonne hygiène des mains et la distanciation physique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé pour l'Afrique au cours d'une visioconférence.
Recueillis par M.R.