Evitée de peu. La grève annoncée par les employés de l’Aviation civile de Madagascar(ACM), la semaine dernière, a été tuée dans l’œuf, hier, selon le syndicat. Les raisons de cette annonce de grève sont principalement motivées par les retards dans le paiement des salaires des employés depuis quelque temps. Selon les représentants du syndicat, la situation a été débloquée hier et, normalement, aujourd’hui, les procédures de virement des salaires des quelque cent quatre-vingt-six employés devraient être effectives. Il s’agit alors du paiement des salaires du mois de juillet et du mois d’août si le salaire du mois de juin n’a pu être payé par l’ACM que vers la fin du mois de juillet dernier.
« Nous n’avons perçu le salaire du mois de juin qu’à la fin du mois dernier. Les salaires pour le mois de juillet ainsi que celui du mois d’août ne sont toujours pas arrivés jusqu’au moment où l’on parle. Mais la situation devrait être débloquée à partir de demain (ndlr : aujourd’hui) car les soucis d’ordre administratif viennent d’être résolus. D’une certaine manière, les employés sont en grève. Cependant, par conscience professionnelle nous effectuons toujours des rotations pour assurer un service minimum », explique un membre du syndicat.
Tuée dans l’œuf
Le fait est que les conséquences d’une grève officielle à l’ACM n’impacte pas uniquement sur le bon fonctionnement de cet établissement public. Il peut aussi y avoir une répercussion à l’international dans la mesure où l'Organisation de l'Aviation civile internationale (OACI) peut prendre des décisions de sanction envers tout le secteur aérien malagasy en rapport avec l’annexe A du code de l’aviation civile internationale qui stipule que l’aviation civile du pays concerné peut être considérée comme pays générateur de PGS ou Problème grave de sécurité par l’OACI. Un fait qui, à l’extrême, peut entraîner la fermeture de l’espace aérien du pays concerné ou encore qui peut mettre les compagnies aériennes dudit pays hors course sur le plan international.
La grève générale a donc été tuée dans l’œuf car malgré les difficultés subies par le secteur aérien à cause de la pandémie de Covid-19. Cette institution n’a pas encore eu recours à des procédures de mise en chômage technique ou de licenciement alors que de nombreuses entreprises, généralement faisant partie du secteur privé, ont depuis belle lurette, été obligées de se délester d’une partie de leurs ressources humaines.
A rappeler que le ministre des Transports est déjà venu à Tsimbazaza, dans les locaux de l’ACM, la semaine dernière pour faire le point avec les membres du syndicat ainsi que la direction générale de cette institution. Après cette concertation entre les responsables, il a été décidé qu’un comité ad hoc sera mis en place afin d’établir les stratégies à court, moyen et long terme pour maintenir l’ACM à flot malgré la crise notamment le règlement des salaires dans les meilleurs délais.
Hary Rakoto