Publié dans Politique

Tentative de coup d’Etat - L’ex- saint-cyrien Philipe François cherche à se dédouaner

Publié le mercredi, 08 décembre 2021

Apollo 21, Acte III. Hier, c’était au tour de l’accusé français Philippe François de comparaître devant la Cour criminelle ordinaire du tribunal d’Anosy. Accusé de complicité avec le Franco-malagasy Paul Rafanoharana dans la tentative chez celui-ci de renverser le pouvoir en place, quitte à intenter à la vie du Chef de l’Etat actuel, l’ex saint-cyrien de son état tente de se blanchir aux yeux de la justice malagasy. Car lorsque celle-ci lui a demandé sa participation dans le complot avec Paul Rafanoharana, le concerné déclare sans hésiter : « Il n’a jamais existé de complot car je n’ai rien préparé. Je ne connais pas de militaires malagasy et je n’ai cherché aucun contact avec eux. D’autant plus qu’on n’a pas d’argent pour cela, on n’a pas de plan, donc aucune trace nulle part de tentative de coup d’Etat.» , lâche-t-il. Et de poursuivre : « Je dis et redis que je n’ai vu le document Apollo 21 que lors de mon interrogatoire à la Gendarmerie ».

Lorsque la justice l’interroge sur sa discussion supposée d’avec P.Rafanoharana sur Apollo 21, l’accusé français explose : « A aucun moment, je n’ai discuté d’Apollo 21 avec Paul. C’est ce dernier qui a dit qu’il faut aider le Président à réaliser les grandes lignes de son projet. Ceci dit, je ne fais pas de politique, les armes ne m’intéressent pas, et je viens à Madagascar pour faire uniquement du business ». Et de poursuivre : « Je ne suis pas commando mais un saint-cyrien. Je n’ai jamais fait partie d’une force spéciale », continue-t-il

Philippe François est trempé dans cette affaire par le fait que Paul Rafanoharana aurait déclaré avoir besoin d’un ex-saint-cyrien comme lui. Et surtout, on l’aurait entendu dire qu’un commando de 50 personnes suffirait pour l’affaire, selon des bribes de conversations bien trop arrosées chez un diplomate français vers fin 2020. 

« Lors de telle rencontre, on a le droit de parler de tout et de rien entre autres la vie politique à Madagascar. Et je ne m’en souviens pas tellement de ce que j’avais dit, peut-être l’effet de l’alcool se faisant sentir. Pour moi, c’est un dîner de prise de contact où j’ai pu rencontrer les autres », affirme-t-il. En revanche, il admet s’être échangé de documents avec Paul à propos de leurs affaires, notamment de leur société Tsarafirst dont il fut le Dg avec un autre accusé dans l’affaire, et évidemment Paul Rafanoharana. « On s’en est échangé à la maison, c’est possible. Mais je trouve stupide de ma part de garder un document dangereux », explique-t-il encore. 

Un couple désuni

Après la comparution du Français, Brigitte, sa compagne, qui est de même nationalité que lui, prend finalement la parole dans le box des accusés. Dès les premiers moments de son intervention, sa voix s’étranglait à plusieurs reprises par des sanglots. « Je ne comprends pas pourquoi on me retient pendant 4 mois alors que je n’ai absolument rien à voir dans cette affaire? Je ne comprenais pas ce qu’ils m’ont reprochée », s’exprime-t-elle en chaudes larmes. Et de poursuivre : « Est-ce par le fait que j’ai affirmé avoir entendu Philippe parler d’un commando de 50 personnes ? », soutient-elle. 

Durant sa prise de parole, elle n’a cessé de protester en affirmant « On s’est servi de moi. On essaie de me charger à fond parce que je suis la compagne de Philippe », explique-t-elle. Toujours est-il qu’elle affirme être obligée de signer une déclaration complètement rédigée, du moins au terme de l’enquête préliminaire. « Je n’ai jamais entendu aucune question et tout ce que j’ai dit a été complètement déformée lors de la 3e audition », ajoute-t-elle.

Au final, la Française a préféré plutôt parler de la déconfiture de sa vie de couple d’avec Philippe. « ça ne marche plus entre nous. Nous étions séparés plusieurs fois à Madagascar. Et en octobre dernier, j’ai décidé de me séparer de Philippe, qui est violent et agressif dans les propos mais il n’a jamais porté la main sur moi. Je n’étais plus heureuse. Mais je ne veux pas étaler ma vie privée en public », résume-t-elle.

Elle déclare à propos de Paul Rafanoharana que celui-ci ne s’intéresse qu’à vendre son terrain et du pétrole et soutint ne jamais avoir dit renverser le Gouvernement malagasy, d’ailleurs comme l’avocat général cherche absolument à ce qu’elle dit la vérité. « J’ai entendu Philippe dire qu’il suffirait de ce commando lors d’une discussion de beuverie à la maison, car il y avait énormément d’alcool lors de ces discussions, par deux fois à la maison », conclut-elle.

Franck R.

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Editorial

  • La lutte continue !
    « Orange Day ». La journée internationale de sensibilisation de la lutte contre les violences basées sur le genre se tenait ce lundi 25 novembre. Une mobilisation générale sous la houlette de la Première dame, Mialy Rajoelina, visant la conscientisation sur les méfaits de cet anachronique délit, a eu lieu dans tout Madagasikara, au Kianjan’ny hira gasy, Ampefiloha pour Antananarivo. Etant entendu qu’il s’agit une Journée mondiale, des mouvements de sensibilisation parfois même de contestation contre les violences basées sur le genre ont été constatées à travers les grandes villes du monde. Paris, New-York, Londres et bien d’autres ont vu des manifestations logées à la même enseigne. Les femmes, de toutes les couleurs, de race, de religion, ont battu les pavés des grandes capitales pour dénoncer ce qu’il convient d’appeler les féminicides. Une nouvelle terminologie pour immoler sur l’autel de la justice humaine cette honteuse et désuète pratique.A Madagasikara, l’inusable…

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