Mbola Rajaonah recouvrira la liberté en 2024, après qu’il aura purgé sa peine de cinq ans d’emprisonnement ferme, peine prononcée hier par le Pôle anti-corruption.
Débutée mardi, l’audience aura donc duré deux jours pour ne prendre fin que dans les premières heures hier jeudi. A l’issue des délibérations, le verdict est tombé vers 5 heures et demie du matin. La Cour criminelle du Pôle anti-corruption d’Antananarivo a condamné Mbola Rajaonah à cinq ans de prison ferme. Il a été reconnu coupable d’infractions douanières et de détournements de deniers publics. L’opérateur économique est également condamné à verser 27 milliards d’ariary d’amende. Il devra payer cette amende avec les autres transitaires condamnés avec lui, lesquels ont écopé d’un an de prison avec sursis. Les douaniers soupçonnés dans cette affaire ont été acquittés. L’affaire porte sur des opérations frauduleuses perpétrées sur plusieurs années, les investigations couvrent la période entre 2014 et 2018. Lesdites opérations ont engendré une perte sèche d’un montant estimé à 125 milliards d’ariary soit 625 milliards de FMG pour l’Etat malagasy. Lesdites opérations impliquent plusieurs sociétés qui ont la particularité soit d’appartenir à l’opérateur économique Mbola Rajaonah, soit d’être des satellites aux sociétés de celui-ci ou de passer par ces dernières pour leurs opérations frauduleuses. Le mode opératoire consiste notamment à déclarer des importations de certains produits bénéficiant d’une taxation relativement avantageuse. Plusieurs dizaines de personnes ont été entendues et appelées à la barre lors de ce procès retentissant. Mbola Rajaonah a été placé en détention préventive le 22 janvier 2020, selon le rôle d’audience publié au niveau du PAC. Incarcéré à Tsiafahy, il a été transféré récemment à la prison d’Imerintsiatosika. Ce personnage réputé proche de l’ancien couple présidentiel ne devrait donc recouvrir la liberté qu’en 2024.
Pour rappel, l’homme d’affaires a été arrêté à Antsahabe en février 2019, avant d’être dans la foulée déféré au Parquet du PAC. Il a ensuite été placé en détention préventive à Tsiafahy. L’homme d’affaires, opérant en particulier dans le transit portuaire à travers sa société Tafaray, était dans le viseur du Bureau indépendant anti-corruption depuis plus d’un an avant son interpellation. Son domicile et son bureau ont été perquisitionnés quelques mois auparavant. En juillet 2019, il comparait devant le PAC. Accusé dans une affaire d’escroquerie et de chèque sans provision, il est toutefois relaxé. Mbola Rajaonah ne recouvre cependant pas la liberté. Il ne s’agit en effet que du premier procès dans le cadre d’affaires impliquant cet homme.
La rédaction