Publié dans Politique

Kits pour les JMJ 10 à Madagascar - Les couleurs font bouger la toile et non la foi

Publié le lundi, 22 août 2022


De toutes les couleurs, les réactions épidermiques sur la toile en font voir. Les polémiques enflent autour du jaune et du blanc, les couleurs emblématiques de l’Eglise catholique romaine (ECAR), et de l’orange, la couleur symbolique du parti majoritaire à Madagascar.
Au centre des discussions à n’en plus finir les kits gracieusement offerts par le couple présidentiel en guise de sa contribution à l’organisation de la dixième édition des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui se déroulera à Antsirabe du 30 août au 4 septembre.
La couleur orange est dominante sur ces dons. Du coup, les interprétations fusent de partout. Les farouches défenseurs de la laïcité de l’Etat sont parmi les fervents dénigreurs de l’initiative. Leurs critiques ont leur raison d’être.
Les retrouvailles catholiques se tiendront en cette année précédant la période électorale de 2023. Environ 30 000 fidèles seront attendus dans la capitale du Vakinankaratra pour ce rendez-vous d’envergure. L’on lit à travers ces dons du couple présidentiel une arrière-pensée politique. « On ne peut pas faire abstraction de la politique. La politique est omniprésente », a bien explicité le philosophe français Jean-Paul Sartre.
Dans un pays où près de la moitié de la population a moins de 18 ans, les yeux sont rivés sur cette frange importante de la structure démographique d’autant plus que l’ECAR compte plus de croyants que d’autres confessions religieuses.
L’ECAR à Madagascar serait sur le point d’imploser à cause de la divergence de vues sur ces dons orangés, selon les mauvaises langues. Elles font croire que l’imposition de ces kits créerait des dissensions chez les catholiques.
Une telle supputation ne fait pas sourciller les cultivés qui savent le fonctionnement de l’ECAR dont la stabilité séculaire repose sur le pouvoir papal à l’origine même des JMJ. Hier même, les représentants des autorités catholiques à Madagascar ont dû apporter des précisions nécessaires quant à la position de l’Eglise vis-à-vis des dons présidentiels.
Sur le principe, aucune disposition légale n’interdit le couple présidentiel de faire don à une organisation religieuse. De plus, le même couple présidentiel est habitué à faire ce genre de don si l’on ne cite que l’association humanitaire Akamasoa, une autre entité d’obédience catholique. Seulement la loi en vigueur s’oppose au mélange de la gestion des affaires publiques à celle des choses religieuses.
Comme le dit l’adage populaire, tout bon chrétien ne refuse jamais les dons. Un grand nom du christianisme à Madagascar a dit un jour que les offrandes des fidèles se prenaient sans hésitation, quelle que soit la provenance de l’argent. Dieu seul juge de la droiture ou non du donateur.
Selon les représentants de l’ECAR, l’Eglise n’a pas de problème avec les lots reçus qui seront distribués le moment venu. En effet, tout changement de posture serait fantaisiste. En outre, tout revirement va l’encontre de l’enseignement de l’Evangile qui préconise de dire oui ou non et de s’en tenir jusqu’au bout car la versatilité émane du Mal.
Initiées par le pape Jean-Paul II en 1985, les JMJ constituent un événement à destination des jeunes dont l’éducation est l’une des préoccupations majeures de l’Eglise. Les couleurs des kits à distribuer lors de cet événement font seulement bouger la toile et ne doivent en rien ébranler la foi en Christ, la pierre angulaire de l’Eglise.
M.R.

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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