Publié dans Politique

Retour des exilés volontaires - Jean de Dieu Maharante ouvre la voie

Publié le mardi, 23 août 2022

« Tout ressortissant malagasy a le droit de quitter le territoire national et d’y rentrer dans les conditions fixées par loi. Tout individu a le droit de circuler et de s’établir librement sur tout le territoire de la République dans le respect des droits d’autrui et des prescriptions de la loi ».

Telle est la teneur des deux paragraphes de l’article 12 de la Constitution de la République de Madagascar. Elle reste la référence juridique qui vient la première à l’esprit quand il s’agit des exilés politiques, volontaires ou non. Le cas de Jean de Dieu Maharante, qui est rentré au pays la semaine passée après près de 4 ans d’exil volontaire en France, déclenche un questionnement à cet égard.

De lui-même, le ministre des Postes et des Télécommunications sous le Président Hery Rajaonarimampianina (2014-2018) a regagné sa patrie en toute liberté. Ce magistrat de carrière reconverti à la politique depuis l’ère Ratsiraka (1997-2002) fait l’objet d’une poursuite pénale pour cause de faits apparentés à la corruption active du temps où il occupait ses dernières fonctions ministérielles.

La procédure d’usage, à la lumière des dispositions en vigueur, est limpide pour les hauts responsables étatiques dont les anciens ministres. La poursuite doit passer par la Haute Cour de Justice (HCJ) dont les membres ont prêté serment le 13 août 2021.

La balle est dans le camp de cette structure étatique, ou plutôt dans celui de l’Assemblée nationale qui transmet à la HCJ les dossiers d’accusation d’une personnalité. 

Jusqu’à nouvel ordre, le silence apparent sur le cas de l’ancien gouverneur de Toliara se comprend aisément en dépit des appels entendus ici et là depuis le retour au pays de l’ancien ministre. Si ce dernier a pu franchir les frontières nationales en toute quiétude, c’est qu’il ne fait l’objet d’aucune restriction. 

A ce rythme, l’on pourrait s’attendre au débarquement d’autres exilés politiques volontaires qui, d’évidence, ont préféré quitter le pays de leur propre chef une fois ils sentaient les ennuis judiciaires venir. Les anciens ministres Onitiana Realy et Anthelme Ramparany pourraient fournir des illustrations notoires à ce titre.

Ces fidèles du Président Rajaonarimampianina ont choisi de vivre sous d’autres cieux après l’avènement des dirigeants actuels en 2019. L’on se demande pas si le retour de Maharante a un lien avec l’intention de l’ancien locataire d’Iavoloha de participer à la prochaine course à la magistrature suprême ou non.

Si tel était le cas, il serait venu en éclaireur. D’autres pourraient faire de même. Il faut retenir que d’anciens membres des Gouvernements HVM restent actifs au sein des structures étatiques en devenant des députés et sénateurs, par exemple. D’autres se sont mis sur la touche mais se constituent en réserve au cas où.

L’exil volontaire des politiciens malagasy ne date pas d’aujourd’hui. Après le renversement du Président Marc Ravalomanana en 2009, certains de ses bras droits aussi quittaient définitivement le pays. Entre autres, les Marius Ratolojanahary, Hajanirina Razafinjatovo, Yvon Randriasandratriniony, une fois bien installés aux Etats-Unis, y restent. Personne ne savait quand ils rentreront chez eux.

M.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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