Publié dans Politique

Enlèvements, assassinat et vol d’organes - Quid de la protection des personnes albinos du pays ?

Publié le mercredi, 31 août 2022

Les récents troubles et autres évènements explosifs, survenus lundi dernier à Ikongo, ont été occasionnés par l’enlèvement d’un enfant albinos par des bandits dans la Commune rurale d’Ambatolampy, District d’Ikongo. Mais il y a pire, ces derniers ont décapité aussi la mère de l’enfant. Cette affaire a simplement montré que les agressions sinon le rapt des albinos, tout sexe et âge confondus, sont devenus un phénomène dans la Grande île.

Et comme on l’a annoncé plus haut, même les adultes albinos n’ont pas été épargnés non plus car certains d’entre eux ont été simplement assassinés tandis que des enfants, s’ils n’étaient pas enlevés, on les a mutilés ou se sont fait arracher les yeux, ces organes-là étant surtout les plus convoités par le réseau. 

Il faut dire que le phénomène est déjà courant en Afrique subsaharienne, et ce, depuis maintenant plus de deux décennies. Mais au cours de ces deux et trois dernières années, il contamine également Madagascar. Ces personnes albinos sont devenues de plus en plus des cibles à cause des croyances ou des mythes selon lesquels ils auraient des facultés de pouvoir guérir ou de pouvoir apporter des forces surnaturelles, dirait-on, ou bien leurs organes seraient utilisés à des fins de rite ou de sorcellerie. Autant dire alors la grande menace qui pèse maintenant sur les victimes.

Face à ce sombre tableau, n’est-il donc pas grand temps pour penser à la protection des albinos à Madagascar ? Ici, l’exemple malien mérite d’être adopté chez nous. Au Mali, les personnes albinos ont été confiées à une communauté religieuse locale qui les prend donc sous sa protection. A Madagascar, les victimes vivent constamment aussi dans la peur, et il faudra également les mettre à l’abri des ravisseurs et autres assassins. C’est pour cela qu’on tire la sonnette d’alarme sur la situation à l’endroit des différentes entités, aussi bien publiques que religieuses, pour qu’elles prennent en charge la protection des albinos malagasy. Toutefois, ce genre et excellent initiative n’est pas à ses premiers balbutiements dans la Grande île. Dans le Sud-Est, cette prise d’initiative par la caserne de Gendarmerie d’Isoanala mérite d’être particulièrement mentionnée. Pendant huit mois, son commandement a décidé de recevoir au camp, donc de prendre sous sa protection 8 enfants albinos issus de 5 familles de ladite localité.

Et le cas de cette prise en charge des “zaza varira” d’Isoanala offre un modèle de l’efficacité du partenariat public-privé. Car de son côté, le procureur de la République de Betroka, en tant que simple citoyen, a réalisé qu’il est dans ses devoirs d’apporter de l’aide et des liquidités aux premiers. Mais parlons maintenant des solutions, du moins dans l’immédiat, lesquelles permettront de réduire sinon supprimer définitivement le phénomène, c’est-à-dire les attaques, les meurtres et autres enlèvements d’enfants atteints d’Albinisme.

En attendant de légiférer sur le cas des minorités dans le pays, toute une panoplie de solutions s’impose, du moins en ce qui concerne la sécurité des albinos. D’abord, il faut une campagne de sensibilisation contre ces fausses croyances encourageant l’enlèvement, le vol et le trafic d’organes des enfants albinos. Ensuite intensifier le maximum possible pour mener cette campagne. En parallèle à cela, il faut mettre ces individus atteints de problèmes de pigmentation de peau sous la protection. Cependant, on ignore encore par quel moyen. Car le problème, c’est qu’on craint une éventuelle réticence des parents des victimes pour vivre séparément de leurs progénitures. A moins qu’on ne fasse bénéficier les adultes de la même prise en charge. 

Franck R.

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Editorial

  • Consultation boudée
    La société civile, et les formations politiques, partenaires sociaux boudent l’appel pour consultation de la CENI. Dans la perspective d’une échéance électorale, il est d’usage pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de convier les partenaires sociaux à une consultation en vue d’échafauder ensemble ou d’améliorer les textes de la loi électorale. Un geste louable et encourageant de cette institution citoyenne d’impliquer les entités de la société civile et formations politiques dans la révision ou le recadrage des textes en vigueur. En effet, il faudra voir ensemble le pourtour des textes en jeu. S’il y a des améliorations à apporter, c’est le moment de le faire. Evidemment, l’objectif étant d’anticiper les solutions à d’éventuels litiges ou différends au moment ou après le scrutin. La CENI voulait prendre en amont les mesures nécessaires pour prévenir les problèmes. A Madagasikara, valable dans presque tous les pays d’Afrique, les élections restent toujours une…

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