Les perspectives pour l’île se situent à des niveaux multiples. La promotion de la pêche et de l’aquaculture artisanales contribue au renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition en vue d’une alimentation saine dans le cadre de systèmes alimentaires durables. Au niveau de l’économie, les deux secteurs sont un élément clé de l’utilisation durable de la biodiversité.
Mêmes droits
Au niveau social, ils tendent à garantir l’inclusion sociale et contribuent au bien-être des parties prenantes. Au niveau de la gouvernance, ils encouragent la mise en place de cadres d’action porteurs. Ce sont aussi des secteurs moteurs de l’égalité et équité femmes-hommes en reconnaissant le fait que les femmes et les hommes ont les mêmes droits.
Au niveau de la résilience, la pratique de la pêche et de l’aquaculture artisanales rentrent dans le renforcement des capacités de réaction et d’adaptation des secteurs face à la dégradation de l’environnement, aux différents chocs, aux catastrophes et aux effets du changement climatique.
A ce titre, le ministère de la Pêche et de l’Economie bleue (MPEB) dispose d’une stratégie de développement pour le secteur de la pêche et l’agriculture aquatique. L’un des objectifs fixés, avec l’appui des partenaires au développement, à travers plusieurs projets déjà opérationnels, est de protéger les intérêts des petits pêcheurs.
Chef de file
La pêche et l’aquaculture artisanales en tant que telles se font à petite échelle. Elles ont toutefois une grande valeur. L’importance de la pêche et de l’aquaculture pour la nutrition humaine, l’emploi et le commerce est reconnue depuis longtemps. Mais ce n’est pas le cas de la pêche et de l’aquaculture artisanales. L’objectif est ainsi de mettre en valeur leur importance au niveau des systèmes alimentaires et de l’environnement.
Ces secteurs peuvent constituer des moyens de subsistance pérennes. A l’échelle mondiale, plus de 20 millions de personnes pratiquent l’aquaculture. Les petits pêcheurs participent à hauteur de 40% de la production mondiale de la pêche. Les pays en développement, dont Madagascar, produisent plus de 90% de la production aquacole mondiale.
La 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2017 a décrété en 2022 Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (AIPAA). L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été alors désignée comme chef de file pour encourager tous les pays membres des Nations Unies à la célébrer.
Possibilités
A Madagascar, la célébration a été lancée dans le cadre d’un événement organisé par le MPEB à Ambositra en juillet. Cette célébration en région de pêche continentale s’est articulée avec une célébration en région littorale où la petite pêche maritime devrait prédominer, d’où la foire régionale organisée à Ambovombe la semaine passée (cf. La Vérité du 17 novembre, p. 2).
« Il s’agit d’intégrer et de valoriser la pêche et l’aquaculture artisanales en tant qu’atouts pour nos systèmes alimentaires, nos moyens de subsistance, et notre environnement », s’est alors exprimé Dr Mahatante Tsimanaoraty Paubert, ministre de la Pêche et de l’Economie bleue. Dans la pratique, la pêche et l’aquaculture permettent de nourrir une famille, tout en offrant la possibilité à des millions d’autres personnes d’accéder à une alimentation saine et équilibrée.
Selon Dr Charles Boliko Mbuli, représentant de la FAO à Madagascar, aux Comores, à Maurice et aux Seychelles, on estime que 40% des prises de captures viennent de la pêche artisanale et qu’environ 90 % des pêcheurs artisans travaillent dans le sous-secteur de la pêche artisanale, 40% étant des femmes.
Recueillis par M.R.