Publié dans Politique

Lutte anti-corruption - « Madagascar a fait un bond de 16 places depuis 2019 »

Publié le mardi, 31 janvier 2023

L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2022 a été publié hier dans la matinée par Transparency International Initiative Madagascar. La Grande-île a le score de 26/100, soit le même qu’en 2021. La branche malagasy de Transparency international « s’inquiète » de cette « stagnation ». Cette entité de la société civile l’explique par « le manque d’investissement de l’Etat dans la Lutte contre la corruption (LCC) », citant à titre d’exemple le fait que dans la loi de finances rectificative de 2022, « le budget consacré à la lutte contre la corruption ne constitue que 0,128% du budget général de l’Etat ».

Le TI-IM parle également de «  La persistance de l’impunité, due notamment aux immunités accordées aux personnes politiquement exposées ; couplée à l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques » ; « et le manque de mise en œuvre des engagements internationaux pris par Madagascar dans la LCC ». La porte-parole du Gouvernement Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, réagissant aux déclarations de TI-IM, pointe du doigt  des interprétations « tendancieuses ». Ci-après la réaction intégrale de la ministre. 

« Madagascar a peut-être fait le même score en 2021 et 2022 mais je vous invite à regarder un peu dans le long terme pour faire le constat implacable que Madagascar a fait un bond non négligeable. Dans le classement Transparency International, nous avons gagné tout de même 16 places depuis 2019 (158e place du classement Transparency lors de l'arrivée au pouvoir du Président Andry Rajoelina).

Si beaucoup reste bien sûr à faire, beaucoup a déjà été entrepris par le Gouvernement actuel, et cela porte ses fruits, notamment en matière de recouvrement des avoirs illicites, de digitalisation des services de l'Etat qui rend les tentatives de corruption plus difficiles, la mise en ligne d'une plateforme de passation des marchés publics - notamment importante pour éviter les pots de vin entre des acteurs privés et des fonctionnaires de l'Etat peu scrupuleux.

Sur les motifs évoqués par TI-IM, il serait plus correct et plus juste d’analyser les enveloppes budgétaires allouées aux institutions anti-corruption. Quand le Président Andry Rajoelina est arrivé au pouvoir, il a augmenté de manière conséquente le budget de ces institutions de 12 milliards d’Ar en 2018 à 19 milliards en 2019.

Mais c’est vrai qu’en 2020 -2021, on a dû procéder à des restrictions globales sur le budget de fonctionnement de l’Etat en raison de la récession économique mondiale due à la crise de la Covid et le budget alloué aux services anti-corruption a été de 15 milliards en 2020 et 15 milliards en 2021.

Toutefois, en 2022, malgré les différentes crises sur le plan international qui ont forcément des impacts sur l’économie nationale, le budget a de nouveau été révisé à la hausse pour passer à 17 milliards d’Ar avec la mise en place effective de l’ARAI qui a commencé à être opérationnelle en 2022 avec la nomination de son DG. 

Tout ceci pour vous dire que contrairement à des interprétations de certains acteurs de la société civile malagasy plutôt tendancieuses, les efforts de l’Etat malagasy pour la lutte contre la corruption a été considérable depuis 2019 et nous comptons poursuivre ces efforts de manière dynamique. 

 

Enfin, pour ce qui est du sentiment d’impunité de certaines personnalités sur des affaires de corruption, nous tenons à rappeler que le mécanisme de poursuite judiciaire est déjà effectif à Madagascar mais il y a dans ce mécanisme des responsabilités qui n’appartiennent pas à l’Exécutif et nous ne pouvons nullement y interférer au risque d’être accusé de violation du principe de la séparation des pouvoirs. Mais nous estimons en toute humilité que l’Exécutif a toujours pleinement assumé son rôle dans la lutte contre la corruption. Et je rappelle que nous comptons continuer nos efforts dans ce domaine ».

Fil infos

  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile
  • Direction Générale de l’ARAI - Un homme de l’intérieur prend les rênes
  • Premières pluies - Les infrastructures déjà mises à très rude épreuve
  • Actu-brèves
  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

A bout portant

AutoDiff