Publié dans Politique

Freddy - Le plus long cyclone de l’histoire

Publié le dimanche, 12 mars 2023


L’ex- cyclone tropical très intense Freddy, toujours en vie, après plus d’un mois d’existence, pourrait être le cyclone le plus long de l’histoire, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le système dépressionnaire a tué au moins 27 personnes (17 à Madagascar et 10 au Mozambique).
Après avoir effectué un autre passage dans le sud-ouest de Madagascar la semaine passée, le cyclone tropical Freddy a touché terre pour la deuxième fois au Mozambique. En effet, ce cyclone est en passe d’atteindre un record de longévité, rapporte l’agence onusienne. Alors que la réponse humanitaire est en cours sur la Grande île et au Mozambique, le Malawi se prépare à un impact possible.
Ce week-end, l’OMM a réuni un comité d’experts chargé d’évaluer si Freddy a battu le record de durée pour un cyclone tropical. Conservant cette classification pendant 34 jours (le 12 mars, ndlr), le système a traversé tout le sud de l’océan Indien et parcouru plus de 10 000 kilomètres.
Son énergie cyclonique accumulée (indice ACE) représente à elle seule l’équivalent d’une saison cyclonique moyenne entière dans l’Atlantique Nord et a atteint, selon la NASA, le niveau le plus élevé jamais observé dans l’histoire des tempêtes de l’hémisphère Sud.
Incertaine
L’OMM estime que le Mozambique a reçu l’équivalent de plus d’une année de précipitations au cours du seul mois de février et Madagascar trois fois sa moyenne mensuelle en l’espace d’une semaine. Depuis ce week-end, Freddy est encore au Mozambique, en l’occurrence dans le nord du pays dans la province de Zambèze.
Le cyclone a avancé lentement près de la côte. Les eaux plus chaudes pourraient contribuer à son intensification. Mais la prévision reste incertaine. Elle dépend de plusieurs paramètres. L’OMM prévoit cependant des vents destructeurs, des ondes de tempête provoquant la montée des eaux et des zones extrêmes sur de vastes zones, notamment le nord-est du Zimbabwe, le sud-est de la Zambie, le Malawi et le Mozambique.
Les précipitations pourraient atteindre 200 à 300 mm sur la zone d’atterrissage du Mozambique occasionnant en quelques jours le double des précipitations mensuelles habituelles. Le Malawi pourrait, pour sa part, recevoir des précipitations cumulées de l’ordre de 150 à 200 mm en 24 heures.
La tempête a d’abord touché terre à Madagascar le 21 février et au Mozambique le 24 février avant de survoler le Mozambique et le Zimbabwe pendant quelques jours, provoquant de fortes pluies et des inondations. Elle a ensuite effectué une boucle vers le Canal de Mozambique, récupérant l’énergie des eaux chaudes avant de se déplacer vers la côte sud-ouest malagasy, puis à nouveau vers le Mozambique.
Plus grands défis
Freddy a un impact socioéconomique et humanitaire majeur sur les communautés touchées. Le nombre de morts a été limité grâce à des prévisions précises et des alertes précoces ainsi que par des actions coordonnées de réduction des risques de catastrophe sur le terrain, devait déclarer le Dr Johan Stander, directeur du département des services de l’OMM.
L’événement souligne, une fois de plus, l’importance de l’initiative des Nations unies « alerte précoce pour tous » afin de garantir la protection de chacun au cours des cinq prochaines années. L’OMM est déterminée à travailler avec ses partenaires, la direction générale de la météorologie (DGM) à Madagascar, pour y parvenir et s’attaquer aux risques liés aux phénomènes météo extrêmes et aux changements climatique, l’un des plus grands défis de notre époque.
Du point de vue météorologique, affirme l’OMM, Freddy s’est révélé une tempête hors du commun. Identifiée et dénommée Freddy le 6 février par le bureau australien de météorologie lorsqu’elle se trouvait encore à quelques centaines de kilomètres au large de la côte nord-ouest de l’Australie. Par la suite, la tempête a parcouru tout l’océan Indien d’est en ouest, touchant Maurice et La Réunion durant son long voyage vers Madagascar.
Jamais enregistré
Ce type de parcours « super-zonal » est très rare, précise l’OMM. Elle note que les cas les plus récents remontent aux cyclones tropicaux Leon-Eline et Hudah, tous les deux survenus en 2000, une année qui, comme 2023, coïncidait avec le phénomène météorologique « la Niña », un refroidissement temporaire de certaines zones du Pacifique aux implications climatiques mondiales.
Il est probable que le comité d’évaluation des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes de l’OMM mette en place une enquête après la dissipation du cyclone afin de déterminer si Freddy, en dépit de possibles baisses de son intensité au cours de son parcours, a effectivement établi le record de la plus longue durée d’un cyclone tropical jamais enregistré.
Record du monde ou pas, Freddy restera un phénomène exceptionnel pour l’histoire du Sud-ouest de l’océan Indien sur de nombreux aspects : longévité, distance parcourue, intensité maximale remarquable, quantité cumulée d’énergie cyclonique (ACE), impact sur les terres habitées…
« Il faudra attendre la fin de son cycle de vie du système pour faire une évaluation exhaustive », reconnaît Sébastien Langlade, directeur des opérations du centre météorologique régional spécialisé de La Réunion. Le record, pour l’instant, est toujours détenu par l’ouragan/typhon John, qui a duré 31 jours en 1994.
Recueillis par M.R.

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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