Des personnes visiblement malintentionnées veulent saboter la préparation des examens du bac. Telle est la lecture rapide d’une menace de grève qui se trame au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESupRes). Cette fois-ci, l’habitude migre des campus universitaires et des centres nationaux de recherche à Fiadanana.
Dans un communiqué du 14 juin 2023 signé par Tantelison Tsiavonamana, président du Syndicat des personnels du MESupRes (SyndPers- MESupRes), l’organisation syndicale donne un ultimatum de 72 heures aux responsables pour qu’ils accèdent à trois revendications. Celles-ci concernent l’indemnité de technicité, le basculement du budget autonome au budget général et les relations avec la hiérarchie.
Selon le Syndpers- MESupRes, ces revendications remontaient au 12 septembre dernier. Mais aucune suite favorable n’y a été donnée, d’après toujours le communiqué, avec le logo du ministère en exergue. La lettre souligne que les concernés ont attendu dans le calme en vertu du respect du dialogue. Le syndicat estime être mené en bateau depuis tout ce temps.
Pressions
Selon la dénonciation, le ministère est toujours prompt à emprisonner des employés et à proférer des menaces pour les faire taire. A l’expiration du délai de 72 heures donné, une grève « sans fin » s’enclencherait, à lire la teneur du communiqué. Ce serait alors à partir de la semaine prochaine. Par le communiqué, son unique signataire en appelle au bon vouloir du sommet de l’Etat et du chef de l’administration publique pour une résolution rapide du problème.
Après recoupement, Tantelison Tsiavonamana et son second prénommé Michel ont voulu tenir un meeting non autorisé mercredi matin au moment où les employés du ministère ont regagné leur lieu de travail. Ils en ont bloqué l’accès alors que le ministère est en plein préparatif du bac. Ces syndicalistes le savent très bien. Mais ils n’en font qu’à leur tête pour on ne sait dans quel but exactement.
Le ministère fournit des précisions. Les dispositions du décret 2021-1215 portant allocation des indemnités de technicité au personnel administratif et technique (PAT) des universités, des instituts supérieurs de technologie et du centre régional des œuvres universitaires sont claires. Elles ne concernent pas les membres du personnel sous contrat privé aux centres nationaux de recherche.
Des dispositions légales
Les indemnités de technicité pour le PAT ont existé depuis une quinzaine d’années. Comme une réactualisation du cadre juridique vient d’avoir lieu, le paiement a été temporairement suspendu. Puisque le budget de l’Etat pour cette année ne prévoit la revendication à leur sujet, le ministère ne peut que se conformer à la loi de Finances en vigueur.
La loi aussi régit le basculement du budget autonome au budget général. De plus, les employés du ministère central, ceux des universités et ceux des centres nationaux de recherche ont des statuts différents. Ils ne sont donc pas à mettre dans un même sac du point de vue avantages.
Suivant des informations, les syndicalistes qui exhibent la grève ont été recrutés sous contrat privé. Leurs contrats ne mentionnent aucunement la possibilité pour eux de basculer au budget général et de bénéficier des indemnités de technicité.
En effet, ils ont rejoint en 2017 l’équipe ministérielle à coup de menace de grève à l’époque de la professeure Monique Rasoazananera. Ils étaient alors des meneurs de grève à Ankatso avant d’intégrer le service comptable de la direction de la Recherche et de l’Innovation à Fiadanana.
Revendications opportunes
Comme d’habitude, ils déterrent leur hache de guerre pour faire tourner la machine du « sabotage » en cette veille des examens du bac. Le ministère est formel à propos de toute forme de perturbation voulue avérée.
Les syndicalistes, des sursitaires, ont aussi usurpé le logo ministériel. Lundi dernier, ils ont été convoqués au tribunal pour une affaire de détournement les concernant. Ils voudraient alors se constituer un bouclier derrière leur intention de grève. Le leader syndical lui-même, Tantelison Tsiavonamana, est en mauvaise posture en ce moment.
Pour l’année universitaire 2021-2022, il s’est inscrit au parcours ingénierie en énergies renouvelables à la Faculté des sciences à l’université d’Antananarivo. Il a rempli la fiche de renouvellement de demande de bourses sans déclarer qu’il est payé par l’Etat en même temps. Une plainte est déjà déposée contre lui à ce sujet.
M.R.