Publié dans Politique

Maminiaina Ravatomanga - « Je suis et je resterai un opérateur économique »

Publié le vendredi, 11 août 2023

Sans équivoque. Les propos de Maminiaina Ravatomanga, Président Directeur Général du groupe SODIAT, au cours d’une interview diffusée sur trois chaînes privées hier, ne laissent place à aucun malentendu. Avec le calme qu’on lui connait, cet opérateur économique a fait une nouvelle sortie médiatique pour répondre sans détour aux questions des journalistes. D’emblée, il a abordé la question liée à son hypothétique ambition politique, plus précisément son aspiration à briguer la magistrature suprême du pays. A l’approche de l’élection présidentielle, prévue en novembre prochain, la rumeur n’a cessé d’enfler sur le sujet. « Mon ADN est celui d’un opérateur économique et je n’aspire nullement à être candidat. 

Je suis et je resterai un opérateur économique », a-t-il déclaré en balayant d’un revers de main l’ambition présidentielle qu’on lui prête depuis des mois. « Je suis entrepreneur depuis 1990. Je porte mes collaborateurs sur mes épaules, mon ambition est de doubler le nombre de mes collaborateurs. C’est l’ambition des hommes d’affaires, laissons la question

politique aux politiciens ». 

Sur cette lancée, l’opérateur économique saisit cette occasion pour réitérer son soutien indéfectible au Président Andry Rajoelina. « Je le soutiens à 100% car je connais son amour pour le pays et son patriotisme », affirme-t-il. Avant d’ajouter que ses relations avec le Président de la République est au beau fixe.

Mission économique

Un autre sujet d’actualité qui a également défrayé la chronique fut la nomination de Maminiaina Ravatomanga en tant que consul honoraire de la République de Côte d’Ivoire. Une fonction qu’il cumule avec celui de consul de la Serbie. « Etre consul honoraire ne confère pas systématiquement une immunité sauf pour l’exercice de la fonction. Par exemple, si je commettais des délits économiques, je ne pourrais pas avoir l’immunité », explique le PDG du groupe SODIAT. Selon toujours ses explications, ce sont les pays comme la Serbie et la Côte d’Ivoire qui l’ont sollicité pour être consul honoraire. Des sollicitations qui incombent une lourde mission économique. « J’appelle les opérateurs serbes ou ivoiriens à investir à Madagascar et, par la même occasion, j’encourage aussi les opérateurs malagasy à investir dans ces deux pays », exprime-t-il. 

Concernant la polémique liée à la nationalité du Président Rajoelina, Mamy Ravatomanga d’évoquer l’article 46 de la Constitution malagasy qui stipule, entre autres, que « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy, jouir de ses droits civils et politiques, (…) ». Selon lui, cet article n’exclut pas l’acquisition d’une autre nationalité.

Un succès fulgurant

 Dans le domaine de l’économie, son succès fulgurant dans le milieu des affaires constitue un des principaux aspects qui fait la renommée de Mamy Ravatomanga dans le pays. A ce sujet, il annonce la célébration du 33ème anniversaire de la création du groupe SODIAT au mois de septembre prochain. Un groupe qui, depuis sa naissance, n’a cessé de se développer. En effet, malgré les différentes crises successives, aucune des sociétés du groupe n’a été fermée. Mieux, le nombre de collaborateurs a même augmenté de façon progressive selon le PDG. En tant qu’opérateur économique, il partage son point de vue en lien avec le contexte politique. « Il ne peut y avoir de développement économique sans stabilité politique », soutient – il. A titre d’arguments, Mamy Ravatomanga évoque le cas du Rwanda où le Président Paul Kagame occupe le poste de Chef de l’Etat depuis maintenant trois mandats successifs et qui ont conduit à l’essor de son pays aujourd’hui. Idem pour l’île Maurice ou encore la Côte d’Ivoire qui a traversé une crise pendant plusieurs années mais a néanmoins pu se reconstruire grâce à la stabilité politique. Ainsi, pour défendre le bilan du Président Andry Rajoelina, il affirme qu’aucun développement ne peut se faire en 5 ans et de surcroît avec une période de crise sanitaire de deux ans. Il profite de cette occasion pour solliciter une nouvelle candidature du Président aux élections présidentielles. « Je demande au Président de se représenter aux élections et de continuer ce qu’il a entrepris, car il a été confronté a beaucoup des périodes difficiles », lance -t-il.

Des déconvenues dans la filière vanille

Un autre sujet sensible a également été abordé au cours de l’interview : la filière vanille. D’après Mamy Ravatomanga, le non-rapatriement de devises par les opérateurs de la filière a provoqué un déséquilibre de la balance commerciale conduisant à la dégringolade de l’ariary face aux autres monnaies. D’où la mise en place du Conseil national de la vanille (CNV) afin d’établir des normes dans les exportations, de garantir la certification des produits et enfin de sécuriser les planteurs contre les risques de dévalorisation de la vanille. Il déplore également les agissements à caractère profiteur de certaines sociétés auxquels s’ajoute la manœuvre de certains politiciens visant à perturber la filière en exigeant une libéralisation. Une démarche que cet opérateur économique ne semble nullement approuver.

« Je ne suis pas d’accord avec cette décision de libéralisation mais puisque c’est la décision de la majorité, je respecte.

Aujourd’hui, nous voyons à quoi cela a conduit », souligne-t-il.

Il fait également part de son projet d'effectuer une tournée dans les régions afin de partager ses expériences en tant qu'entrepreneur auprès de ses homologues ainsi que les jeunes qui aspirent à intégrer le milieu entrepreneurial.

Enfin, concernant des rumeurs liées à une prétendue détérioration de son état de santé, le numéro un du groupe SODIAT a déclaré avec assurance qu’il est au meilleur de sa forme !

 

Propos recueillis par Sandra R.

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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