Le Premier ministre a une nouvelle fois plaidé pour la présidentielle lors de son intervention sur le plateau de la Télévision nationale malgache, hier à l’occasion d’une émission spéciale. Et ce, une dizaine de jours après la décision de la Haute Cour constitutionnelle de remettre au gouvernement collégial qu’il dirige les rênes du pays, et dans un contexte marqué par les manœuvres des opposants qui font tout pour retarder la tenue du scrutin présidentiel du 9 novembre prochain.
Durant un peu moins de trois quart d’heure et devant la quasi-totalité des membres du Gouvernement, l’actuel numéro un du pays a martelé plusieurs fois que l’élection présidentielle est la seule voie pour éviter au pays d’emprunter une voie extraconstitutionnelle. Le processus électoral qui est enclenché doit être mené jusqu’à son terme, a aussi soutenu le chef du Gouvernement en réponse à une question autour des gesticulations de l’Opposition, et précisément du collectif de dix candidats. Et lui de souligner à ce titre le rôle important des candidats officiels.
Il affirme en outre que la population est la seule compétente à décider qui elle veut diriger le pays et rappelle que le mandat actuel se termine au mois de janvier prochain. Pour lui, la seule voie qui s’offre est d’avancer vers l’élection. A cet égard, il formule le souhait que cesse la logique de provocation permanente et « que les personnes qui désirent diriger le pays ne soient pas à l’origine de troubles ».
Désinformation
Il dénonce à ce titre les désinformations qui font rage actuellement, notamment celles autour de l’impression des bulletins uniques. Démentant tout problème dans le processus qui avance selon le chronogramme prévu par la CENI, souligne-t-il. Et lui de poser ainsi la question de savoir qui a intérêt à diffuser des fausses informations et à perturber le processus électoral. Il réitère que la population aspire à une élection transparente. Le Premier ministre dénonce à cet égard le fait de personnes qui implantent les germes de troubles qui font des provocations et diffusent les fausses informations.
Touchant un mot de la rencontre à huis clos entre quelques membres du Gouvernement avec les partenaires techniques et financiers à Mahazoarivo en début de semaine, il dit que le Gouvernement a précisé à cette occasion les grandes idées qui dictent son action. Christian Ntsay parle notamment du respect de la Constitution, sur la tenue de l’élection présidentielle, sur le respect des institutions électorales et sur le travail du Gouvernement pour s’assurer que la période électorale se déroule dans les conditions optimales en appuyant la CENI et la HCC en termes de sécurité notamment, ainsi qu’en aidant la population.
Déstabilisation
Dans des mots forts, iI affirme par ailleurs qu’« Il n’y a pas de crise politique à Madagascar mais une déstabilisation du processus électoral ». Le Chef d’Etat intérimaire insiste sur le fait que la population a besoin d’une élection propre et transparente. Il faut, dit-il, renforcer le processus électoral, pour permettre à chacun d’exprimer et de s’exprimer le 9 novembre prochain et permettre au pays d’avoir un Président élu au mois de janvier de l’année prochaine.
S’exprimant cette fois-ci sur la renonciation du président du Sénat au poste de Chef d’Etat par intérim, imposant à la HCC de décider de confier l’intérim à un gouvernement collégial, objet des critiques des opposants, il rappelle que la décision de la HCC est irrévocable et que le sujet ne devrait plus être l’objet de débat. La décision de la HCC a été prise sur la base des faits et non d’interprétation, citant notamment la lettre de démission du Président candidat à sa succession et la lettre de renonciation du président du Sénat. Pour éviter la vacance de poste au sommet de l’Etat, la HCC a juste appliqué l'article 52 de la Constitution qui dispose qu’en cas d’empêchement du président du Sénat, les fonctions de Chef de l’Etat sont exercées collégialement par le Gouvernement. Une décision qui est légale et respectueuse de la Constitution », note le chef du Gouvernement. Et lui d’affirmer par ailleurs que personne n’acceptera d’aller vers une voie extraconstitutionnelle.
Recueillis par L.A.