Publié dans Politique

Virevolte du président du Sénat - Une histoire abracadabrante

Publié le mardi, 10 octobre 2023


Un coup il n’est pas prêt, un coup il est prêt à prendre le pouvoir. En moins d’un mois, Herimanana Razafimahefa a changé d’avis concernant son renoncement au poste de Président par intérim du pays, quitte à passer pour une girouette.
Dans une interview exclusive accordée à la presse française, au mépris de la presse locale, le président du Sénat Herimanana Razafimahefa a effectué un grand virage à propos de sa renonciation. Il a déclaré avoir été contraint sous menaces de signer la lettre par laquelle il renonce au poste de Chef de l’Etat par intérim, poste qu’il devait occuper après la démission d’Andry Rajoelina, Président sortant et candidat à sa propre succession. C’est suite à cette lettre que la HCC a pris la décision de nommer le Gouvernement collégial à la tête du pays. Dans la foulée de cette déclaration, hier, le numéro Un de la Chambre haute a déposé une lettre auprès du président de la Haute Cour constitutionnelle pour déclarer sa volonté d’occuper aujourd’hui la fonction de Président de la République par intérim.
Pourtant, un mois auparavant, Herimanana Razafimahefa, avait dit tout autre chose, affirmant avoir pris la décision de renoncer au poste pour des raisons personnelles. Un avis qu’il devait réitérer devant ses pairs sénateurs le 13 septembre, manifestement sans contraintes, en tout cas, il ne semble pas que le numéro Un du Sénat ait eu une arme pointée sur sa tempe lorsqu’il a fait sa déclaration. Une posture qu’il tiendra pendant tout un mois, sans discontinuer, avant de changer d’avis brusquement. Un retournement qui fait rire sous cape bon nombre d’observateurs qui n’ont pas manqué de pointer du doigt l’inconstance du personnage.
Au-delà de sa virevolte, c’est surtout l’explication apportée qui est abracadabrante. Il évoque avoir cédé aux menaces et aux pressions et renoncé au poste de Chef de l’Etat. Si tant il est vrai que le pouvoir en place voulait l’évincer, comme il le prétend, il existait un moyen plus facile que des menaces de mort. La majorité au Sénat étant Orange, il aurait en effet été aisé pour l’Exécutif en place de faire tomber Herimanana Razafimahefa par des voies légales. Un chemin moins tortueux aurait été le scénario Honoré Rakotomanana – Rivo Rakotovao mis en œuvre durant le régime Rajaonarimampianina. Une voie que le pouvoir n’a pas prise, preuve de la confiance accordée au président du Sénat.
D’ailleurs si les menaces en question étaient réelles, celles-ci ont donc disparu comme par miracle car il a aujourd’hui pu déclarer librement qu’il voulait dorénavant occuper le fauteuil présidentiel ? Chose certaine en tout cas, aux yeux des observateurs avertis de la vie politique, Herimanana Razafimahefa passe pour quelqu’un qui semble voguer au gré des circonstances. Il donne l’image d’une personne qui manque de suite et de fermeté dans sa conduite et ses discours. Grand bien lui fasse s’il pense aujourd’hui pouvoir être à même de briguer le poste de Président par intérim. Cependant, la HCC ne peut pas changer d’avis du jour au lendemain. Herimanana Razafimahefa, président d’une institution, semble avoir oublié qu’une décision de la HCC est irrévocable. La Cour a pris en compte la renonciation pour prendre sa décision de confier la tête du pays à un Gouvernement collégial. Il n’y a donc eu aucun transfert illégal de pouvoir, nonobstant ce qu’affirme le Collectif des candidats.
La rédaction

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Editorial

  • Ouragan
    Entre le Népal et la France, en passant par Israël / Gaza, des rafales de vents violents de la taille des ouragans pouvant atteindre une vitesse de destruction jusqu’à 200 km/h rasent tout sur leur passage. Au Népal, la population, estimée à 30 millions d’habitants, n’en pouvait plus. L’économie népalaise, essentiellement ancrée dans le monde agricole, se sent à l’étroit. Elle dépend globalement de la diaspora travaillant en Inde ou ailleurs pour une main-d’œuvre fragile et vulnérable. Parmi les pays les plus pauvres d’Asie, le Népal ne dispose pas des perspectives d’avenir notamment pour les jeunes. La jeunesse népalaise, lasse de subir les défaillances du système politique et économique corrompu du pays et largement dominé par les voisins géants, l’Inde et la Chine, bravait les restrictions imposées par le Gouvernement. Le vase débordait lorsque les dirigeants népalais ont bloqué les connexions des réseaux sociaux dont entre autres les 26 d’entre…

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