Publié dans Politique

Siteny Randrianasoloniaiko - Un xénophobe en puissance

Publié le mardi, 24 octobre 2023



Des propos discriminatoires et inacceptables. Au cours de son premier meeting à Vohémar en fin de semaine dernière, le candidat à l’élection présidentielle Siteny Randrianasoloniaiko a tenu des propos plus que déplacés à l’endroit des personnes ayant une nationalité autre que Malgache.
Le discours intégral a été diffusé sur les réseaux sociaux en direct et l’extrait reste encore visible sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence, le judoka affirme sans aucune retenue, qu’il va « aller bouter en dehors de Madagascar les personnes ayant une nationalité « vazaha » ».
Ces propos sont tout simplement inacceptables, a fortiori de la part d’une personne qui brigue la magistrature suprême d’un pays. Un candidat à l’élection présidentielle devrait promouvoir l’unité, le fihavanana malagasy plutôt que l’incitation à la haine et la discrimination.
Ses propos sont excessifs, d'autant plus lorsqu’on sait que sa femme est de nationalité bulgare, que son directeur de campagne  est Roumain, que son avocate est Française, que son agence de communication est basée en France et que ses principaux bailleurs de fonds sont étrangers.
Siteny Randrianasoloniaiko semble avoir un problème avec la race et les origines. On se souvient que durant toute sa pré-campagne électorale, il s’est posé à tort comme défenseur de la cause côtière.
Ces dérives raciales et xénophobes de Siteny vont assurément lui faire perdre des suffrages, car nos compatriotes sont fondamentalement hostiles à toute forme de discrimination. Celle-ci est d’ailleurs réprimée par l’article 27 de la Loi n°2011-012 du 9 septembre 2011 relative aux partis politiques et dispose que « les partis politiques doivent s’abstenir de toutes actions tendant à favoriser le racisme, la xénophobie, l’incitation et/ou le recours à la violence, sous peine de radiation, sans préjudice de toutes poursuites pénales à l’encontre de tout auteur ou complice de l’agissement répréhensible. »
Un leader politique qui a la prétention de devenir Président de la République doit être un rassembleur avide de progrès moral. A l’opposé, Siteny a montré qu’il est un bâtisseur de cloison et un ennemi de la grandeur collective. Les étrangers ont leur place à Madagascar et sont les bienvenus. Nous devons les respecter, de la même manière que nous souhaiterions être respectés lorsque nous sommes à l’étranger.
En utilisant l’argument facile de la haine de l’étranger, Siteny a voulu paraître populiste, convaincu que l’extrémisme est vendeur. Toutefois, à travers ce repli identitaire et cette exclusion de l’autre, il vient de commettre une erreur de débutant qui ne sera pas pardonnée.
La rédaction

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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