Un autre bobard. C’est l’expression qui est venue à la bouche de nombre d’observateurs en écoutant l’interview de Roland Ratsiraka, hier. Durant un entretien donné à la presse locale, le candidat à l’élection présidentielle affirme en effet avoir été contacté par des proches collaborateurs du candidat numéro trois. Ces interlocuteurs lui auraient fait une proposition : financer sa campagne électorale. Une offre qu’il aurait, selon lui, rejetée. Pour tenter de le convaincre, ses interlocuteurs lui auraient indiqué que d’autres candidats auraient accepté d’être financés par le candidat numéro trois.
Roland Ratsiraka n’a cependant pas pu donner de preuves concrètes de ce qu’il affirme. Il s’agit pourtant d’allégations graves qui nécessitent des preuves tangibles pour être crédibles. Le leader du MTS devrait fournir des détails spécifiques tels que les noms de ces interlocuteurs, des enregistrements audio ou écrits, ou d’autres éléments de preuve concrets pour étayer ses affirmations. Sans preuve concrète, il est difficile de prendre de telles allégations au sérieux.
Le passif de menteur invétéré qui colle à la peau de Roland Ratsiraka ne plaide en effet pas en sa faveur. Il est un habitué de ses annonces qui s’avèrent être de fausses informations. Beaucoup se rappellent par ailleurs encore que, durant une précédente campagne électorale pour une présidentielle, il avait indiqué avoir des dossiers compromettants sur le candidat Hery Rajaonarimampianina. Des dossiers qui n’ont jamais vu la lumière du jour et Roland Ratsiraka a été nommé, par la suite, ministre par ce dernier.
Rien qu’hier, il a aussi dit que si un candidat ne peut pas faire campagne, celle-ci devrait tout simplement être suspendue, sur la base de l’article 47 de la Constitution. Pince sans rire. Il est nécessaire de souligner qu’il n’existe aucun passage dans l’article de la loi fondamentale qui dit que la campagne électorale doit être suspendue si un candidat est en incapacité de faire campagne. Roland Ratsiraka fait référence ici à la blessure et à l’opération subie par l’un des candidats à la présidentielle membre du collectif de candidats récalcitrants.
Il fait sciemment abstraction d’une décision précédente de la Haute Cour constitutionnelle qui a déjà indiqué que le cas de ce candidat blessé ne saurait être interprété comme étant un cas de force majeure. Ambohidahy avait soutenu que ce candidat s’est délibérément exposé à un risque certain en se rendant à une manifestation non autorisée où le risque de blessures, lors des opérations de dispersion des manifestations par les Forces de l’ordre, était prévisible. C’est comme si, Roland Ratsiraka venait à sauter volontairement du pont de Brickaville ou de Mangoro et qu’il en ressortait avec des blessures mais la vie sauve. La campagne électorale pour la présidentielle devrait-elle être arrêtée pour autant ?
La rédaction