Un acte de mauvaise foi flagrante. L'ancien Président de la République de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, a récemment dirigé la mission d'observation électorale de l’Union africaine en République démocratique du Congo (RDC). Mission d'observation qui a publié une déclaration préliminaire la semaine dernière et dans laquelle elle déclare que les élections générales du 20 décembre en RDC se sont déroulées dans une atmosphère relativement calme avec des défis logistiques majeurs. Par ailleurs, la mission félicite le peuple congolais pour son engagement et sa détermination à exprimer son devoir civique.
En gros, la mission dirigée par l’ex- numéro Un de Madagascar exprime un satisfecit devant le déroulé de ces élections. Une déclaration qui contraste vivement avec les critiques antérieures de Rajaonarimampianina du processus électoral dans son propre pays, Madagascar, où l'élection présidentielle du 16 novembre a vu la victoire du Président sortant Andry Rajoelina avec seulement 56% des suffrages exprimés. Il est difficile de ne pas voir l'hypocrisie manifeste dans les déclarations de l'ex- Chef de l'Etat. Alors qu'il loue la transparence et la légitimité du scrutin en RDC, ses commentaires passés sur les élections malgaches mettent en lumière un double standard frappant.
Candidat à l’élection présidentielle à Madagascar et membre du collectif des candidats de l’Opposition, il avait précédemment critiqué le processus électoral dans son propre pays, remettant en question la validité du scrutin et des résultats, malgré une victoire de Rajoelina avec 56% des votes et l'absence de critiques remarquables de la part de ses pairs membres des missions d'observation électorale dans la Grande île. Ce deux poids, deux mesures, soulève des questions quant à la crédibilité de l'ancien Président en tant qu'observateur impartial des processus électoraux.
Comment peut-il justifier son soutien sans réserve à l'élection congolaise, qui a vu une victoire écrasante du Président sortant avec un score oscillant autour des 80%, tout en remettant en cause le processus malgache où la victoire du Président sortant était nettement moins marquée, moins critiquée et critiquable, autrement que par une haine envers le candidat déclaré vainqueur à Madagascar ?
Par ailleurs, il est utile de souligner que la responsabilité d'une mission d'observation électorale est de garantir la transparence et l'équité, quel que soit le résultat final. Lorsqu'un ancien Chef d'Etat semble appliquer des critères différents en fonction de la situation politique, cela mine la confiance envers ces missions et expose une partialité qui ne devrait pas avoir de place dans le processus démocratique.
La Rédaction