Publié dans Politique

Baccalauréat 2024 - Les candidats libres au cœur d’une controverse

Publié le dimanche, 14 avril 2024

« Les centres d’examen des candidats libres doivent être accordés seulement dans les chefs-lieux de Régions des six ex Faritany (Provinces). Les candidats libres inscrits doivent aussi regroupés dans une même salle durant la session. Aucune dérogation n’est acceptée. » Telle est la teneur d’une note circulaire datée du 22 mars dernier et signée par le Pr Julien Salava, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES).

Selon la missive, la décision a été prise lors de la réunion du conseil des présidents des universités en date du 15 février 2024 à la grande salle du bâtiment du ministère sis à Fiadanana. Elle enjoint à chaque entité destinataire de la note de prendre toutes les dispositions nécessaires pour son exécution immédiate. De fait, la lettre a été aussi adressée aux départements chargés de l’éducation nationale et de l’enseignement technique.

La lecture de la note indique alors Antananarivo, Toamasina, Fianarantsoa, Mahajanga, Toliara et Antsiranana comme les seuls centres d’examen autorisés pour tous les candidats libres aux examens des baccalauréats d’enseignement général et technique qui auront lieu en juillet à Madagascar. Les raisons effectives de la décision n’ont pas été communiquées. Elles doivent pourtant s’articuler autour de « qualité » de l’enseignement et de question logistique.

La nouvelle a suscité l’indignation des concernés et leurs parents. Les candidats libres venant des résidences en dehors des six villes citées plus haut et leurs accompagnateurs seront obligés de s’y rendre les moments venus avec ce que cela suppose de dépenses excessives et de complications induites. Les candidats libres de Kandreho et leurs familles se devront de rejoindre la ville de Mahajanga, par exemple.

Des voix se sont en effet élevées dans la Sofia pour faire entendre des exaspérations locales. Certains voient en la nouvelle mesure, pour le moins inédite, une forme d’inégalité des chances et de discrimination des enfants malagasy. Etant donné le coût actuel de la vie et la conjecture en perspective, les ménages concernés n’auront sûrement pas tous le luxe de couvrir les dépenses exigées par le déplacement dans ces villes abritant les centres d’examen.

Les conséquences probables de la décision ministérielle ne peuvent être que l’amplification du décrochage scolaire. Force serait pour les parents d’élèves qui n’ont pas les moyens de financer les frais induits des examens loin de chez eux de retirer leurs progénitures du circuit scolaire. Les candidats qui sont sûrs de ne pas pouvoir se plier à la nouvelle exigence des épreuves préféreraient aussi arrêter d’ores et déjà les études pour ne pas perdre du temps. Les mêmes réactions seraient valables pour les élèves des classes inférieures et leurs parents si le système sera maintenu pour les années ultérieures.

La plupart du temps, les candidats libres viennent des établissements privés ou suivent des cours particuliers. Ces établissements et les donneurs de cours particuliers seront, d’une manière ou d’une autre, parmi les victimes collatérales, eux aussi. Ceci revient à dire que les candidats libres, s’ils désirent passer les examens, doivent se présenter au nom des établissements publics. La circonstance serait alors propice aux tentatives de corruption en raison des arrangements qui s’imposent.

La mesure prise au sujet des candidats libres semble illogique et son opportunité incomprise d’autant plus qu’elle a été prise par des personnes supposées dotées de capacité de raisonnement nettement supérieure à la moyenne de celle de l’ensemble des citoyens lambdas. Tout simplement, la note ministérielle contredit les dispositions de l’article 22 de la Constitution de la République disant en ces termes : 

« L’Etat s’engage à prendre les mesures nécessaires en vue d’assurer le développement intellectuel de tout individu sans autre limitation que les aptitudes de chacun ».

 

M.R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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