La Fédération malgache de football (FMF) est sous le feu des projecteurs. Pas pour des bonnes raisons. Sa récente décision de suspendre les séries éliminatoires de la PurePlay Football League (PFL), anciennement Orange Pro League, est pour beaucoup, la dernière preuve de son incapacité actuelle à assurer un environnement sain pour le sport.
La décision de retarder le championnat en raison de controverses, entourant la participation d'un joueur de Fosa Juniors, est en effet difficilement compréhensible pour le commun des mortels. Plutôt que de traiter rapidement et efficacement les problèmes, la FMF prend une décision intrigante qui laisse les équipes et les joueurs dans l'incertitude la plus totale.
Aucune date de reprise du championnat n'est d'ailleurs connue jusqu'ici. Dans le contexte actuel, une reprise du championnat dans les meilleures conditions n'est cependant envisageable que d'ici au minimum une quinzaine de jours, sachant en effet que la phase finale de Telma Coupe de Madagascar se déroule actuellement.
En tout cas, avec les éliminatoires de la Coupe du Monde de football à l'horizon, l'absence de matchs de "haut niveau" de la PFL est en train de priver les joueurs locaux d'une plateforme essentielle pour maintenir leur forme et leur compétitivité, ce qui risque d'impacter le niveau même de la sélection nationale des Barea.
Pire encore, à défaut d'une décision rapide, cette impasse risque de priver Madagascar d'une représentation dans l'une des compétitions africaines les plus prestigieuses, à savoir la Ligue des Champions. Les conséquences des agissements de la FMF risquent alors de se répercuter bien au-delà des frontières nationales, pour affecter la réputation du football malgache sur la scène internationale.
Tollé
En outre, la FMF est sous le feu des critiques pour sa gestion du cas d'Andrianiriana Rajomazandry, plus connu sous le surnom de "Joma". La suspension de ce gardien de but international malgache pour une durée de deux ans a soulevé un tollé dans le milieu du football. Le manque de transparence entourant les motifs de cette sanction et l'absence de procédure régulière pour permettre au joueur de se défendre, remettent en question l'équité et l'intégrité des processus disciplinaires de la FMF.
Beaucoup craignent aussi un certain favoritisme au sein de l’entité sise à Isoraka dans cette affaire. Joma a en effet rejoint Fosa Juniors depuis AS Fanalamanga, une autre équipe de PFL, dont le président est membre du comité exécutif de la FMF. C’est pour éviter qu’ils ne soient juges et parties que nombreux amoureux du football malgache ont estimé nécessaire d’interdire la présence de présidents de club au sein dudit comité.
La fédération est par ailleurs accusée de négligence par rapport au retrait de l’homologation du stade Barea de Mahamasina pour les compétitions internationales. Beaucoup estiment qu’elle aurait pu entamer un lobbying plus intense auprès des décideurs du football international afin d’éviter d’en arriver à la situation actuelle où Madagascar risque de jouer des matchs à domicile à l’extérieur. Une lueur d’espoir existerait cependant. En effet, il se murmure que les instances internationales pourraient envisager d’accorder une dérogation permettant à 17 pays dont Madagascar d’accueillir les matchs officiels à venir.
Enfin, le mutisme affligeant de la Fédération vis-à-vis de faits de certains cas de violences est également pointé du doigt. Un président de ligue a levé la main sur un entraîneur de club où un entraîneur a été pris à partie par un supporter d’un club adverse, sans que la FMF ne juge point nécessaire de sortir de sa réserve. Il s’agit pourtant de faits flagrants qui, sous d’autres cieux, auraient conduit les autorités footballistiques à décréter des sanctions comme l’interdiction de stade à temps voire à vie à ses auteurs. Notons que le président de ligue ou encore le club du supporter soient issus d’une même région. Par son inaction, la FMF banalise voire favorise ce genre de comportements répréhensibles.
En tout cas, il est grand temps que la FMF soit tenue responsable de ses actes. Les dirigeants de la fédération doivent faire preuve de leadership et prendre des mesures immédiates pour résoudre ces problèmes. Le football malgache mérite mieux que ce qu'on lui propose actuellement.
La Rédaction