Publié dans Politique

Elections communales - Une fin ridicule pour la carrière de Ravalomanana

Publié le lundi, 02 septembre 2024



C’est le dernier sprint pour Marc Ravalomanana avant que ne sonne l’heure de la retraite. Candidat aux prochaines élections municipales à Antananarivo, le patriarche du Tiako i Madagasikara joue sa dernière carte pour reconquérir le pouvoir.

Dans les années 2000, les partisans de Ravalomanana traitaient l’Amiral rouge de tous les noms : il est sénile, il ne voit plus, etc. Deux décennies plus tard, c’est Dadavalo qui se retrouve à la place du vieux bouc insatisfait, ne voulant quitter la verte prairie pour rien au monde.
Après plusieurs résultats infructueux aux élections, ce n’est pas sans aigreur que Ravalomanana Marc ravale son orgueil pour se présenter aux futures élections municipales. Il sait au fond de lui qu’il n’a guère le choix : c’est sa dernière chance de renouer avec le pouvoir, de revenir au sommet, et de redevenir Président de la République.
A défaut de pions, le vieux roi se dévoue…
Qui Ravalomanana pouvait-il bien pousser aux élections municipales ? Les actuels alliés au sein de l’Opposition ne sont pas suffisamment fiables pour rendre au TIM ce qui doit appartenir au TIM. Quant aux autres piliers du Tiako i Madagasikara, ils ont plié bagage il y a longtemps, comprenant que c’était une affaire personnelle entre Ravalomanana et le pouvoir, et que rien ne devait se mettre en travers de ce chemin préalablement tracé par le Président déchu.
Il y a bien le jeune apprenti en la personne de Riana Andriamasinoro. Toutefois, il n’est clairement pas encore de taille, les élections de 2019 font foi.
Tout bon joueur d’échecs sait que la reine sert surtout à protéger le roi, et non à s’aventurer ici et là. Pourtant, Ravalomanana Marc s’est bien servi de sa dame aux élections municipales de 2015 pour faire contrepoids au HVM, mais la gouvernance qui en a découlé a tant laissé à désirer, et c’est un euphémisme.
Et puisqu’aucun pion n’est assez digne de confiance, puisque la reine a déjà eu son lot d’inefficacité à la Mairie d’Antananarivo, c’est donc le roi qui se dévoue. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Coûte que coûte !
Le choix, il ne l’a pas. Il aurait pu passer le flambeau il y a longtemps et former un jeune, mais son orgueil démesuré l’en empêche. A croire que le pouvoir, c’est pour Dada et pour personne d’autre.
Acculé, il n’a donc plus d’autre stratégie que de renouveler le scénario de son ascension il y a 20 ans passés : devenir maire, entraîner ses partisans au 13 mai, prendre le pouvoir par la force. C’est du réchauffé, et c’est une catastrophe qui plane déjà pour Antananarivo, qui va payer les pots cassés. Mais que voulez-vous, monsieur veut revenir, coûte que coûte !

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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