L’ambiance se fait électrique entre Fidèle Razarapiera et Afakandro Christian, deux députés de l'Opposition malgache, membres de la plateforme Firaisankina. L'un est dans le camp Pro-Siteny, l'autre arbore fièrement les couleurs du Tiako i Madagasikara (TIM). Un cocktail explosif qui, sans surprise, a fini par dégénérer en échanges musclés.
L’étincelle a été allumée lorsque le député de Mahajanga I, Afakandro Christian, a eu l’audace de contester publiquement l’autorité de l’inénarrable Marc Ravalomanana, ex-Président et toujours grand manitou autoproclamé du TIM. Ce dernier, fidèle à sa méthode à la "moi d’abord", a «parachuté» son compère Rivo Rakotovao comme candidat à la Mairie de Mahajanga. La prise de position de l’élu de Mahajanga a déclenché la colère de son homologue d’Ambatondrazaka Fidèle Razarapiera.
Ce dernier a craché son fiel lors de son émission quotidienne sur sa radio, accusant son collègue de ne pas respecter les sacro-saintes règles du Firaisankina. Pire encore, il a laissé entendre que le mauvais élève pourrait bien être viré de son siège de député. Une menace à peine voilée qui n'a pas manqué de faire bondir l'intéressé.
Christian Afakandro, jamais en reste pour alimenter la polémique, a aussitôt dégainé sa riposte sur Facebook. Il a lancé un défi à Fidèle Razarapiera : « Si t’es un homme, destitue-moi donc ! » A ce rythme, on se demande si la prochaine session parlementaire qui va s’ouvrir dans quelques jours ne risque pas de tourner à la foire d’empoigne.
Force est en tout cas de remarquer que les accrochages au sein du Firaisankina deviennent une habitude. L'imposition de Tojo Ravalomanana comme candidat de secours à la Mairie d'Antananarivo pour remplacer son père bien-aimé avait déjà fait grincer quelques dents. Et la nomination de Siteny Randrianasoloniaiko au poste de vice-président de l'Assemblée nationale, en lieu et place d'un élu TIM – pourtant majoritaire au sein de l'Opposition –, avait déjà semé la zizanie.
On se rappelle encore du "Collectif des candidats", coalition montée à la va-vite pour éviter la raclée électorale. Ils ont fini par se tirer dans les pattes entre Firaisankina et Kolektifa. Aujourd’hui, chacun a son propre candidat à la Mairie d’Antananarivo.
La Rédaction