Publié dans Politique

Élections municipales - Scrutins difficiles à organiser

Publié le jeudi, 24 octobre 2024



Fanahimanana Tiaray, directeur de cabinet du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) explique pourquoi les élections municipales et communales, souvent sous-estimées, représentent un véritable défi organisationnel. Il revient sur les spécificités et les obstacles qui rendent ces élections de proximité bien plus complexes à gérer que les scrutins nationaux.

La Vérité (+): On dit souvent que les élections présidentielles sont les plus délicates à organiser. Qu’en est-il pour les élections municipales et communales?
Directeur de cabinet du président de la CENI (-): C'est une idée reçue. En réalité, plus les élections concernent la base, plus leur organisation est complexe. Contrairement aux présidentielles qui n’impliquent qu’une seule personne à élire, les élections communales touchent 1 695 circonscriptions à travers Madagascar. Cela signifie que 1 695 maires seront choisis et que la Commission nationale électorale indépendante (CENI) doit traiter 5 387 listes de candidats.

(+): Concrètement, en quoi cette organisation est-elle plus compliquée?

(-): D’abord, il y a l’impression des bulletins de vote. Chaque Commune doit avoir des bulletins uniques qui mentionnent non seulement le nom des têtes de liste, mais aussi ceux de tous les conseillers qui les accompagnent. Imaginez le travail titanesque : vérifier des milliers de noms et s’assurer que chaque détail est correct pour éviter toute erreur. A titre de comparaison, lors des présidentielles de 2023, il n'y avait qu'une dizaine de candidats. Le processus était bien plus simple.

(+): Et en termes de logistique, quelles sont les difficultés spécifiques aux municipales et communales?

(-): Contrairement aux présidentielles et législatives, où la logistique s'organisait autour de 120 Districts, cette fois, il s’agit de 1 695 Communes. Chaque Commune a ses particularités en termes de nombre de listes enregistrées, et parfois dans un même District, il peut y avoir plus d’une vingtaine de Communes. Cela rend la préparation logistique extrêmement complexe. Tout le matériel de vote, des bulletins aux enveloppes, doit être soigneusement préparé pour chaque Commune.

(+): En plus des noms des candidats, y a-t-il d’autres éléments à prendre en compte?

(-): Bien sûr. Il y a aussi les logos et maquettes des listes de candidats, soit 5 387 à vérifier également. La moindre erreur, même une simple omission d'une lettre, peut entraîner des conséquences fâcheuses. Il faut donc être rigoureux à chaque étape.

(+): Finalement, quels sont les défis majeurs auxquels fait face la CENI pour ces élections de proximité?

(-): Les défis sont multiples. En plus de la complexité logistique, il y a un enjeu démocratique important. Ces élections sont le reflet de la participation citoyenne à la base. Renforcer la démocratie locale, c'est aussi renforcer l'ensemble du processus démocratique à Madagascar. Notre objectif est de garantir la transparence et l’efficacité du scrutin malgré ces nombreuses contraintes.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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