Publié dans Politique

Affaire des 49 kilos d'or saisis à Moroni - Un média comorien en flagrant délit de désinformation

Publié le lundi, 28 octobre 2024



En fin de semaine dernière, la Gazette des Comores s’est illustrée dans la spéculation. Cette dernière évoquait une “tension” entre Madagascar et les Comores, en raison d’un prétendu refus d’audience de la présidence comorienne au ministre malgache des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, et d’une fermeture des frontières maritimes malgaches.
Selon ce journal, cette fermeture de frontières serait un affront au gouvernement comorien, alors que Madagascar justifie cette décision par la propagation du choléra dans l’archipel. Mais le journal ne s’arrête pas là. Il évoque l’affaire des 49 kilos d’or saisis en 2021 à Moroni et a décidé de jeter en pâture le nom du  "beau-père" du Président de la République de Madagascar, qu’elle associe sans détour à ce trafic.
Évidemment, l’affaire fait grand bruit à Antananarivo. Les autorités malgaches sont montées au créneau pour démentir cette version tordue. Dona Volamiranty Mara, ministre malgache de la Communication et de la Culture, a rapidement réagi en qualifiant ces allégations de “mensongères”. Dans une lettre officielle envoyée à son homologue comorien et au journal en question, elle demande la publication d’un démenti et d’un droit de réponse.
 Aucun membre de la famille du Président malgache n’est impliqué dans cette affaire, insiste-t-elle. En effet, l’enquête menée en 2021, qui a conduit à l’arrestation de trois individus, a scrupuleusement identifié les trafiquants, sans jamais mentionner le nom du beau-père du Président, dont on ne connait aucun démêlé avec la justice, ni malgache ni comorienne.
Rodolphe Razakandisa pour ne pas le citer, lui-même, a d’ailleurs pris la plume pour dénoncer “des accusations infondées et non vérifiées, qui portent une grave atteinte à son honneur et à celui de sa famille”. Pour ce citoyen malgache, cette rumeur persistante vise à entacher sa réputation, et celle de Madagascar, par un acharnement diffamatoire.
Motivations floues
Pour ce qui est des lingots d’or, il est important de rappeler que, ayant été saisis lors d’une tentative de trafic international, ils appartiennent donc à l’Etat malgache. Mais depuis, les précieux métaux sont maintenus dans les coffres comoriennes, au lieu  d’être rapatriés à Madagascar. Le ministère de la Justice malgache a pourtant déjà enclenché les démarches pour récupérer ce trésor.
Quant à la “tension” diplomatique entre les deux îles, il faut rappeler que la fermeture des frontières maritimes malgaches a été décidée uniquement pour endiguer le risque d’une propagation du choléra. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ayant sonné l’alerte sur la situation sanitaire aux Comores, la Grande île a choisi de suspendre temporairement les échanges maritimes pour protéger sa population. La ministre des Affaires étrangères malgache avait même programmé un déplacement à Moroni pour tenter d’apaiser les esprits, mais ce projet aurait été ajourné « officiellement» à cause des restrictions sanitaires.
Il faut ainsi se poser des questions sur les motivations de la Gazette des Comores de publier des informations pareilles, sachant que cette affaire d’or est claire comme de l’eau de roche. En effet, des trafiquants ont déjà été arrêtés, l’or a été mis sous clé et des négociations officielles en cours pour rendre à Madagascar ce qui lui appartient…
La Rédaction

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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